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Quand la Mauritanie redoutait la fin de la guerre entre le Maroc et le Polisario

Quand la Mauritanie redoutait la fin de la guerre entre le Maroc et le Polisario


Vers la fin des années 1980, la Mauritanie observait avec préoccupation le rapprochement entre le Maroc et l’Algérie, qui s’opérait grâce à une médiation saoudienne. Le président mauritanien, le colonel Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya (1984 – 2005), redoutait que le dialogue entre Rabat et Alger ne se conclût par la fin de la guerre au Sahara occidental entre les Forces armées royales (FAR) et le Polisario, révèle un document rédigé le 12 novembre 1988 par l’ambassade des États-Unis à Nouakchott à destination du Département d’État.

Les préoccupations du colonel Taya ont été révélées le 30 octobre 1988 aux Américains par le chef des armées, le colonel Ahmed Ould Minnih, «au cours d’une longue conversation privée». Le président a même demandé à Minnih de «torpiller toute entente entre le Maroc et le Polisario».

Néanmoins, celui-ci a persuadé le chef d’État de ne rien entreprendre. Fort de son expérience à la tête du ministère des Affaires étrangères, de 1980 à 1986, et de son passé d’attaché militaire en Algérie, il était convaincu que l’initiative menée alors par les Nations unies ne conduirait pas à la fin des hostilités entre les deux protagonistes.

«La guerre sert les intérêts de la Mauritanie»

Les confidences du chef des armées ont été confirmées à l’ambassade américaine par des sources françaises opérant dans la capitale mauritanienne. Le document souligne que le président Ould Taya a envoyé, en septembre 1988, un émissaire personnel au président français, François Mitterrand, pour lui faire part de ses inquiétudes. L’envoyé a expliqué à l’ancien locataire du Palais de l’Élysée qu’un règlement pacifique de la question du Sahara représente une menace pour la stabilité de son pays. «Taya craint qu’un noyau dur d’insurgés sahraouis ne poursuive sa lutte contre le Maroc depuis le nord de la Mauritanie. Il craint également que les partisans du Polisario d’origine mauritanienne ne reviennent en Mauritanie et ne déstabilisent» son gouvernement.

Pour rappel, la France du général De Gaulle avait joué un rôle capital dans la création de l’État mauritanien, le 28 novembre 1960, et ce malgré les protestations du Maroc. Rabat n’avait reconnu la Mauritanie qu’en 1969.

Deux événements majeurs sont à l’origine des préoccupations du président Ould Taya, à savoir la reprise, en mai 1988, des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Algérie, et la réouverture, en juin 1988, des frontières terrestres entre les deux voisins. Le discours du roi Hassan II, du 6 novembre 1988 à l’occasion de la Marche verte, a aggravé ses craintes. Tout en réaffirmant les revendications légitimes du Maroc sur le Sahara occidental, «il a lancé un appel au Polisario pour une réconciliation avec le Maroc», a indiqué un télégramme de l’ambassade américaine à Rabat adressé, le 8 novembre, au Département d’État.

Le 3 janvier 1989, une délégation du Polisario conduite par Mustapha Bachir Sayed s’est réunie avec le roi Hassan II à Marrakech. Le 26 septembre 1991, les deux parties ont signé avec l’ONU un cessez-le-feu, que le Polisario a rompu le 13 novembre 2020.





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