Bien avant la discrimination à l’embauche en France, certains profils sont pénalisés d’abord sur les bancs des universités, dans leur accès aux filières de master. Dans son étude annuelle publiée mardi, l’Observatoire national des discriminations et de l’égalité dans le supérieur (Ondes) souligne que les candidates les plus concernées sont «celles dont l’identité signale une origine africaine (…) avec une baisse de 8,5% des chances de succès», ou encore une appartenance religieuse juive.
Citée par l’AFP, l’enquête mesure les «discriminations dans l’accès à des formations sélectives de niveau master en France», sur la base des résultats d’un test mené avec cinq candidates fictives. L’une a un nom à consonance française, tandis que les autres «évoquent une origine maghrébine, d’Afrique de l’Ouest, asiatique et une autre censée être juive», se fondant sur «de simples demandes d’information, sans plus de détail sur les profil». Ces requêtes sont envoyées à «près de 2 000 responsables de formations dans toutes les universités françaises».
Les résultats sont ainsi basés sur «le taux de réponses positives reçues en fonction des noms», ce qui a mis en évidence «des pénalités significatives pour toutes les origines relativement à la candidate de référence». La baisse de 8,5% des chances de succès «dépasse même 15% dans le seul domaine des Sciences, Technologie et Santé», alerte l’enquête.
Selon la même source, «les candidates dont l’identité suggère une affiliation juive ou une origine asiatique présentent des écarts deux fois moins importants, mais qui s’avèrent statistiquement significatifs dans les estimations».
Face à ce constat, l’observatoire préconise «des mesures correctrices de la part de la puissance publique et de l’ensemble des acteurs concernés».