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«La musique Gnaoua est toute ma vie»


Vous êtes considéré comme le Maalem gnawi le plus talentueux au Maroc ainsi que sur la scène internationale. De plus, vous occupez la vice-présidence de l’association YERMA, qui regroupe des artistes gnaouis pour la promotion, la diffusion, la valorisation et la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel gnaoui. Quelles initiatives menez-vous pour préserver ce patrimoine marocain et le promouvoir à l’échelle internationale ?

La musique Gnaoua est toute ma vie et ma passion. Chaque matin, je me rends au studio pour créer. J’écoute d’autres artistes internationaux pour m’imprégner de leur musique. Ce mélange de musicalités dans mes compositions plaît au public et contribue à la préservation de notre musique. Je suis très consciencieux dans mon travail.

Parmi ces autres styles musicaux et artistes, lesquels vous inspirent le plus ?

Je suis éclectique dans mes goûts musicaux. J’écoute de la musique africaine, du jazz, du blues, ainsi que des artistes comme Michael Jackson, Lamarcos, et d’autres talents marocains ou étrangers. Grâce à ce mélange, je peux créer mon propre style musical.

Et à contrario, vous êtes probablement une source d’inspiration pour les artistes étrangers dans leur processus créatif ?

Oui, effectivement, certains artistes intègrent des rythmiques tagnaouites dans leurs œuvres. Cela me procure évidemment une grande fierté de voir notre patrimoine musical franchir les frontières.

Ce samedi soir, vous allez fusionner avec le groupe Bokanté. Comment avez-vous réussi à trouver une harmonie musicale entre deux styles si différents en si peu de temps ?

Cela n’a posé aucun problème. Nous nous sommes rencontrés trois jours avant le début du festival et avons trouvé des arrangements harmonieux, permettant de créer une belle fusion qui, je l’espère, transportera le public.

La relève gnawi est-elle assurée ? Enseignez vous à la jeune génération la culture et les valeurs de cette musique ? 

Absolument. J’essaie de transmettre du mieux que je peux aux jeunes. Il y a de très bons talents qui perpétueront la tradition de la musique gnawi.

Pourquoi vous appelle-t-on Maalem, alors que dans le langage courant, on le réserve aux maîtres-artisans ? D’où vient cette appellation ?

C’est avant tout une marque de respect, un peu comme les artisants que vous avez mentionné. Dans mon groupe par exemple, en dehors des scènes et des soirées gnawi, ils m’appellent par mon prénom (Khouya Hamid). Mais dès que nous montons sur scène ou lors des répétitions, on m’appelle Maalem. C’est une tradition ancestrale.





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