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En plein cœur de la montagne se dresse l’envoutante Taliouine, royaume du safran au Maroc


Taliouine est connue au niveau international pour la production de safran, cette épice surnommée «l’or rouge». Au niveau touristique, la petite commune n’est pas en reste. Située dans la région de Souss Massa (province de Taroudant), c’est l’incontournable trait d’union entre le Haut-Atlas et l’Anti-Atlas.

A 1500 mètres d’altitude, Taliouine est arrimée au pied de la montagne de Jbel Siroua (le deuxième plus haut sommet au Maroc, après Jbel Toubkal) qui est d’origine volcanique. Amoureux de la nature, Taliouine est faite pour vous. Elle représente une halte importante sur la route nationale qui relie Agadir et Ouarzazate. La commune offre une vue imprenable sur la courbe généreuse de l’Oued Zagmouzen, et au loin on peut également apercevoir des ruines d’une ancienne kasbah du pacha El Glaoui.

Le Jbel de Siroua est un endroit parfait pour la randonnée et le trek. / Ph.  DRLe Jbel de Siroua est un endroit parfait pour la randonnée et le trek. / Ph. DR

Rabia Marzouk habite à Taliouine depuis toujours. Elle y a même créé une coopération 100% féminine de produits à base de safran (miel, couscous, amlou). Nommée sobrement «L’or rouge de Taliouine», elle produit même des produits cosmétiques à base de safran. Contactée par Yabiladi, la maman de trois enfants est animée d’une passion incroyable pour parler de sa région dont elle est originaire. «J’aime Taliouine du plus profond de mon cœur, c’est une région qui attire énormèment. Les locaux sont chaleureux dans une région en plein cœur de la montagne», avoue la femme de 32 ans.

Aucun climat d’insécurité

Aucun climat d’insécurité ne se fait ressentir dans le quotidien des habitants de cette commune. «Quelques fois je sors à 2h du matin puisque j’ai quelque chose à faire ou un événement, mais vu que tout le monde connaît tout le monde, il n’y a rien à craindre», déclare Rabia Marzouk.

«On oublie parfois de fermer la porte de chez nous, jusqu’à ce que quelqu’un vienne toquer vers 1h/2h du matin pour nous rappeler de la fermer. Tu peux même laisser la fenêtre de la voiture ouverte, les voisins viennent toquer pour te le dire.»

Les paysages dont jouit Taliouine sont «exceptionnels» et la météo très clémente. «Des petites sources d’eau jaillissent en plein centre ville. C’est l’eau de la montagne, c’est Oulmès en naturel. Certaines personnes viennent d’endroits éloignés pour se faire soigner».

La plante à l'origine du safran à perte de vue. / Ph. DRLa plante à l’origine du safran à perte de vue. / Ph. DR

La présidente de la coopérative «l’or rouge de Taliouine» précise que les traditions sont respectées dans la région, même dans la gastronomie locale, «par exemple on a le pain Tafernout qui est cuit dans des fours traditionnels et des plats typiques». «On a une recette spéciale pour les nfissa (les femmes qui viennent d’accoucher, ndlr)», s’exclame avec enthousiasme la maman de trois enfants.

Contacté par Yabiladi, Hassan Maache, assistant dans la Fédération interprofessionnelle de safran (National safran) indique que tout au long de l’année «beaucoup de touristes viennent visiter Taliouine qui se situe dans un endroit stratégique». Que ce soit pour quelques jours, ou plus longtemps, certains visiteurs viennent pour faire du trek ou de la randonnée dans le Jbel Siroua.

Taliouine est un refuge, un retour vers soi et lieu paisible. / Ph. DRTaliouine est un refuge, un retour vers soi et lieu paisible. / Ph. DR

Par ailleurs, il précise que le prix du safran varie s’il est vendu dans le souk ou dans une coopérative. Dans cette dernière, «l’or rouge» est vendu entre «35 000 à 40 000 dirhams le kilo». Hassan Maache ajoute qu’entre «6 000 à 7 000 personnes vivent de la production du safran à Taliouine».

Rabia Marzouk de son côté reste un peu sceptique, puisque les efforts fournis pour produire le safran «n’atteignent pas 50% des revenus qui découlent de la vente» de cette épice.

«La femme de Taliouine a une relation particulière avec le safran puisque c’est ancré dans nos traditions et dans notre quotidien. Dans notre douar, il est impossible que quelqu’un ait une partie dans le jnane et ne la cultive pas. Les gens ne le plantent pas pour en profiter matériellement.»

Compétitivité entre l’Iran et Taliouine

En 2008 le prix du kilo de safran plafonnait à 10 000 dirhams le kilo, puis à 25 000 dirhams l’année suivante. Un embargo était imposé à l’Iran, le principal concurrent du Maroc dans le domaine du safran, par les Nations unies à partir de décembre 2008.

Rabia Marzouk se rappelle de cette période comme si c’était hier : «Le marché international achetait du Maroc, au lieu d’acheter en Iran». De nos jours, l’Iran applique une compétitivité incroyable à Taliouine, «ils ont baissé les prix à 7 dirhams le gramme» au lieu des 30 dirhams le gramme au Maroc. «On ne peut pas les concurrencer au niveau international», regrette la présidente de la coopérative.

Toutefois elle défend bec et ongle le safran produit à Taliouine. «Nous sommes les meilleurs au niveau de la coloration. Dans toutes les composantes de cette épice, la qualité de notre safran est excellente», justifie Rabia Marzouk.

Lors de la dernière édition du congrès international du safran qui a eu lieu à Agadir en décembre 2016, beaucoup d’Iraniens se sont déplacés, ainsi que les Pakistanais et les Indiens. «Dans leurs rapports, ils ont montré qu’ils utilisent des engrais chimiques avec force. C’est grâce à cette technique qu’ils parviennent à produire des quantités astronomiques de safran», déclare la native de Taliouine. Et d’ajouter : «En Iran, ils produisent près de 200 tonnes annuellement, nous on atteint à peine 7 tonnes par an.»

«Il y a une grande différence entre nous. Nous avons la qualité, le côté bio, l’Iran a le safran conventionnel.»

Activités à programmer pendant votre escapade à Taliouine

Une fois à Taliouine, vous avez moult activités à votre disposition.

  • Faire du trekking ou de la randonnée dans le Jbel Siroua, et aller dans les villages alentours tels qu’Ifzimmer ou Askaoun.
  • Visiter la pont naturel d’Imi n’Ifri (appelé Agadir, d’anciens greniers de la région).
  • Aller à la rencontre des locaux qui travaillent au sein des coopératives de safran et même participer à la récolte de safran si vous être dans la région entre mi-octobre et mi-novembre.
  • Assister au Festival international du safran. La onzième édition a été organisée du 30 octobre au 5 novembre à Taliouine.





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