Sous le coup d’un mandat européen émis par les autorités judiciaires allemandes, Youssef El Assrouti a été arrêté en Espagne le 1ᵉʳ décembre dernier. Accompagné de deux policiers, il a été extradé mercredi 15 janvier vers Francfort à bord d’un avion. Une fois à destination, il a été remis aux officiers de l’Office fédéral de la police criminelle qui l’ont présenté devant un juge d’instruction fédéral, indique un communiqué publié jeudi par le parquet fédéral, et rapporté par El Confidencial.
Le juge allemand « soupçonne fortement » Youssef de mener en Allemagne, depuis janvier 2022, des activités d’espionnage pour le compte de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service secret extérieur marocain. Le suspect surveillait les nationalistes rifains exilés en Allemagne. L’un d’eux a diffusé des photos de Youssef en train de participer à des manifestations en Allemagne pour soutenir les revendications du Rif.
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Les autorités judiciaires allemandes ajoutent que Youssef El Assrouti avait un complice : Mohamed A., arrêté en novembre 2022, près de Cologne, pour avoir fourni à la DGED des informations sur deux germano-marocains sympathisants du nationalisme rifain. En contrepartie, il a reçu quelque 5 000 euros en billets d’avion et autres frais. Il a été condamné en août 2023 à 21 mois de prison avec sursis et à une amende de 4 300 euros.
La remise de Youssef El Assrouti aux autorités allemandes coïncidait avec la rencontre à Rabat entre Javier Antonio Susín Bercero, le commissaire général à l’information de la police nationale espagnole, et Abdellatif Hammouchi, le chef de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) du Maroc. « L’Espagne a été épargnée par de dangereux attentats terroristes grâce aux informations décisives et très fiables fournies par les services de police » marocains, a déclaré le responsable espagnol, saluant la bonne coopération policière entre les deux pays.