Lors de la session plénière ordinaire du mardi à l’Assemblée de Ceuta, le député Vox, Juan Sergio Redondo, a formulé de vives accusations contre le Maroc. Il accuse le royaume d’utiliser «ses sujets pour effondrer Ceuta et transférer cet effrondrement sur le territoire national», en collaboration avec le gouvernement socialiste et celui du Parti Populaire (PP) à Ceuta. Suite à ces accusations, Redondo a proposé l’expulsion immédiate de tous les migrants entrés illégalement sur le territoire espagnol, ainsi que de ceux régularisés qui ont recours à la criminalité.
Sa proposition, n’ayant recueilli que quatre voix favorables, a été rejetée. Toutefois, en parallèle, Redondo a demandé le rejet de la proposition de répartition des mineurs, présentée par le gouvernement lors de la dernière conférence sectorielle sur l’enfance. Ce plan vise à déplacer 347 mineurs des îles Canaries et de Ceuta, dont 87 de la ville autonome. Selon lui, cette initiative ne ferait qu’«étendre» le problème migratoire au reste du pays, rappelant que Ceuta accueille «25 fois plus» de mineurs qu’aux Canaries, avec 16 mineurs par kilomètre carré.
Face à ces propositions discriminantes, le porte-parole du PSOE, Sebastián Guerrero, et la députée du MDyC, Fatima Hamed, ont pris part au débat, exprimant leur ferme opposition. Guerrero a qualifié Vox de «fête de la brutalité», critiquant le blâme jeté sur les enfants migrants. Hamed, elle, a dénoncé la «honte» et le «dégoût» que suscite la proposition de Vox. Ils soulignent son «incohérence» et son «illégalité», en particulier en matière d’expulsion immédiate des mineurs, qui va à l’encontre des lois espagnoles et internationales, y compris la Convention relative aux droits de l’enfant.
Alberto Gaitán, conseiller pour la gouvernance et la présidence, a également répondu à Redondo. Concernanant les réglementations internationales, il l’accuse de «populisme» et de «mépris». Il a défendu la nécessité de mesures structurelles pour gérer l’immigration et la protection des mineurs, en insistant sur le fait que Ceuta ne peut supporter seule le poids de l’accueil des mineurs non accompagnés.
En réponse, Juan Sergio Redondo a critiqué la position du PP au niveau national sur la réforme de la loi sur les étrangers, tout en affirmant que son parti ne blâme pas les enfants, mais le Maroc, qu’il accuse de manipuler les flux migratoires à des fins politiques.