Le ministre français des Affaires étrangères a répondu, ce mercredi, à une question d’un député de la France Insoumise concernant les «provocations et les menaces» de Paris à l’égard d’Alger. Jean-Noël Barrot a tenu à souligner le caractère exceptionnel des liens entre Paris et Alger.
«La relation entre la France et l’Algérie n’est pas une relation bilatérale comme les autres. C’est une relation d’intimité profonde. C’est ainsi que le président de la République l’a qualifiée au moment où, en août 2022, il signait avec le président algérien une feuille de route qui déterminait les termes de notre coopération.»
Le chef de la diplomatie a indiqué, dans sa réponse, que «les raisons qui ont conduit les autorités algériennes à adopter une position d’hostilité n’ont rien à voir avec l’Algérie ni avec ses intérêts». Une référence à la reconnaissance par le président Emmanuel Macron de la marocanité du Sahara occidental. Le président Abdelmadjid Tebboune avait alors riposté en retirant son ambassadeur à Paris.
Barrot a affirmé que «la France est un pays souverain qui choisit les termes de ses alliances avec d’autres pays et que ce que la France entend construire avec le Maroc n’enlève rien à ce que la France entend construire avec l’Algérie.»
Jean-Noël Barrot est égalemment revenu sur l’incident de l’influenceur algérien expulsé de France pour diffusion sur les réseaux sociaux de messages incitant à la violence, mais que les autorités algériennes ont refusé d’accueillir. «C’est une violation des textes qui régissent notre relation. C’est un précédent que nous considérons comme grave (…) Cet épisode s’ajoute à la détention de notre compatriote Boualam Sansal, dont les raisons de sa détention sont considérées par la France comme étant infondées», a-t-il précisé.
Le chef de la diplomatie a annoncé aux députés que «le président de la République et le Premier ministre réuniront dans les prochains jours les ministres concernés pour évaluer les suites à donner et les mesures à prendre.»
Pour rappel, Barrot n’avait pas exclu la possibilité de «riposter à l’escalade algérienne». Il a souligné, la semaine dernière dans des déclarations à la presse, que son pays dispose de «leviers» pour amener l’Algérie à respecter la feuille de route signée en août 2022 à Alger par les chefs des deux Etats. Le ministre a notamment cité l’octroi de «visas», «l’aide au développement» et «un certain nombre d’autres sujets de coopération».