Tout est parti d’un mail qu’une dame, se présentant comme l’héritière d’un ancien roi du Maroc a envoyé à un Namurois âgé de 71 ans en 2021. Dans ce message, « elle sollicite son appui financier pour l’aider à payer d’importants droits de succession et lui promet qu’il pourrait en retour bénéficier des largesses mais aussi de l’affection de cette noble jeune femme qui aurait entre-temps retrouvé bonne fortune », rapporte La Dernière Heure. Le septuagénaire mord à l’hameçon. Premier versement : 10 000 €. Une reconnaissance de dette ainsi qu’une copie recto verso de la carte d’identité de celle qu’il vient de secourir lui parviennent. L’arnaque ne s’arrête pas là. Il est sollicité pour d’autres versements.
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En 2022, Joseph, un Parisien de 40 ans, entre en contact avec le Namurois. Il sert d’intermédiaire entre le prodigue Namurois et les deux escrocs restés dans l’ombre. Il fait croire au septuagénaire qu’il allait lui apporter une valise de billets, avant de lui expliquer que cela ne serait plus possible en raison d’une mauvaise manœuvre. Celle-ci « a déclenché un système de sécurité et tous les billets ont été tachés d’encre pour les rendre ainsi inutilisables. » Il l’encourage alors à verser une ultime petite somme pour régler le problème et mettre la main sur les billets. Désargenté, le Namurois remet ses avoirs restants : dix lingots d’or, de cent grammes chacun, d’une valeur globale d’un peu plus de 75 000 €.
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« En tout, la victime perdra 378 651 € », comptabilise Julien Delchambre, l’avocat de la partie civile. Cette affaire met à mal sa santé. « Avec cette affaire, il s’est fait un sang d’encre. Et aujourd’hui, il est sur son lit d’hôpital. Il souffre d’un cancer généralisé. Et il sait qu’il ne laisse à sa fille aucun héritage », ajoute l’avocat. Le septuagénaire a tout de même réussi à faire arrêter Joseph en lui donnant rendez-vous dans un grand hôtel bruxellois, pour un nouveau transfert de fonds. Il a pris le soin d’informer la police. Le Parisien est placé en garde à vue le 27 octobre 2023 puis en détention. « En agissant de la sorte, vous videz le fruit du travail de toute une vie. Tout ça pour soigner votre train… de vie », attaque Thibaut Vandermeiren, le représentant du ministère public. Il réclame une peine de cinq ans de prison.
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L’avocat Thomas Puccini prend la défense du Parisien. « Il est arrivé en cours de partie, rappelle-t-il. Ce n’est pas lui qui tirait les ficelles mais bien les deux autres personnes évoquées dans le dossier. On avait leurs noms et leurs numéros. Pourquoi n’ont-ils pas été inquiétés ? » Le conseil de la défense assure que Joseph était aux ordres de ces deux individus. « Il y a un message où l’on comprend que c’est cette dame qui réclame de l’argent à mon client. Et il y a même des menaces. » L’avocat de la victime confond son confrère. « On le voyait avec une montre Audermas Piguet puis avec une Cartier, souligne Julien Delchambre. Il se faisait tailler des costumes sur mesure, avec son nom brodé à l’intérieur. On a pu également constater qu’il prenait des vols sur Air France, en première classe… » Le Parisien bénéficiera-t-il d’une circonstance atténuante ? Le verdict est attendu le 22 août prochain.
