Contrairement à la Journée internationale des femmes, qui bénéficie d’une large couverture médiatique et institutionnelle au Maroc, la Journée internationale des hommes reste dans l’ombre. Aucun événement officiel, campagne publique ou manifestation majeure ne vient marquer cette date.
Historiquement, les débats sur l’égalité des sexes et les droits des femmes ont légitimement occupé le devant de la scène, compte tenu des inégalités structurelles qu’il fallait corriger. Cependant, négliger la Journée internationale des hommes pourrait être une occasion manquée d’approfondir le dialogue sur des problématiques communes à tous les genres, ainsi que les spécificités concernant les hommes.
La santé mentale, par exemple, est un sujet sensible, souvent ignoré dans les discours publics, bien qu’il affecte profondément les hommes. Le suicide chez les hommes, les troubles anxieux et dépressifs, ainsi que les réticences à chercher de l’aide sont des défis qui méritent une attention particulière.
De plus, les rôles de genre traditionnels continuent d’exercer une pression importante. Les attentes sociétales concernant la réussite professionnelle ou la responsabilité financière, couplées à des normes culturelles parfois rigides, peuvent créer un fardeau émotionnel. Reconnaître et discuter de ces enjeux ne doit pas être perçu comme une concurrence aux luttes féminines, mais plutôt comme un complément nécessaire pour avancer ensemble vers une société équilibrée et respectueuse des droits humains.
En l’absence d’initiatives officielles, la société civile marocaine pourrait prendre les devants. Des discussions, des campagnes de sensibilisation ou encore des ateliers pourraient être organisés pour marquer cette journée et entamer un dialogue constructif autour des défis masculins. Il s’agit non seulement de valoriser les contributions des hommes à la société, mais aussi de leur offrir un espace pour s’exprimer sur leurs difficultés.