« En effet, par le passé, nous démolissions ces bidonvilles en maintenant les populations sur place, mais la tâche était compliquée par le fait que nous ne trouvions pas de foncier public aux alentours, et que la plupart des personnes étaient relogées très loin de leur travail et des lieux de scolarisation de leurs enfants », a expliqué à Médias24 Fatima Ezzahra El Mansouri. Mais cette politique a consommé beaucoup de foncier public. À en croire la ministre, elle a également créé d’autres problèmes sociaux. Ces problèmes ont poussé le ministère à changer de paradigme : il a privilégié une approche intégrée avec le lancement d’appels à manifestation d’intérêt destinés aux promoteurs immobiliers qui proposent leurs propres parcelles pour réaliser, pour le compte de l’État, des logements sociaux à 250 000 dirhams ou bénéficiant d’une aide directe de l’État, dans lesquels seront relogés les anciens habitants des bidonvilles.
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Avec 100 000 dirhams, chaque habitant devient propriétaire. Le programme a connu un franc succès. « Ce programme, qui a commencé dans la région de Skhirat et Témara, avec près de 70 % de la population relogée dans des logements décents, s’est poursuivi en juillet dernier, avec un appel à manifestation d’intérêt pour réaliser 62 000 logements dans la capitale économique qui a déjà permis de reloger 7 000 ménages », précise la ministre, rappelant que Casablanca compte 50 % de bidonvilles sur un total de 120 000. L’ambition de son département, c’est d’ailleurs de régler le problème de relogement des habitants des 120 000 bidonvilles du royaume dans moins de trois ans.
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En 2023, un nouveau registre a été mis en place par le ministère de l’Habitat. Il a été découvert que 14 000 doublons existent, avec des personnes enregistrées deux fois, et parfois plus. Le département d’El Mansouri entend y mettre fin. Autre action phare : le ministère a, en 2022, mis en place un système de drones pour maîtriser les territoires avec un système d’information géographiques (SIG). Le contrôle a permis de passer d’une moyenne de relogement des populations de 6 200 par an à 18 500.
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« Le recensement, qui se faisait manuellement par les autorités, avait pour effet d’encourager la prolifération des bidonvilles, alors que le nouveau système qui parvient à contrôler en temps réel leur nombre d’habitants et leur éventuelle extension permet aux autorités d’intervenir le cas échéant », conclut la ministre.