Lors du second tour des législatives anticipées, ce dimanche 7 juillet, Hanane Mansouri, à peine âgée de 23 ans, a été élue députée de la 8e circonscription de l’Isère avec 54,10% des voix, s’imposant ainsi face à Cécile Michel de l’Union de la gauche (NFP), qui a obtenu 45,90% des suffrages. Étudiante en master d’administration publique à l’Université de Grenoble, Mansouri se distingue par son jeune âge et son parcours atypique, incarnant l’alliance controversée entre Les Républicains (LR) et le Rassemblement national (RN).
Dès ses années de lycée, elle s’est engagée en politique, motivée par une volonté farouche de démontrer que le travail est le seul garant de la réussite, malgré les critiques de ses professeurs qui évoquaient pour elle un avenir limité en raison de son statut de deuxième génération d’immigrés, relate un portrait de France 3 Région Auvergne-Rhône-Alpes. La méritocratie est un principe qu’elle entend défendre dans son nouveau rôle parlementaire.
La contradiction est saisissante : la députée LR-RN fraîchement élue se trouve au cœur d’une coalition dont les valeurs affichées sont en apparente opposition avec son propre statut de Franco-marocaine. En effet, le Rassemblement national, parti au programme de plus en plus axé sur une stricte politique de nationalisme et d’exclusion, a fait campagne en promettant des mesures telles que l’interdiction de l’accès aux postes stratégiques ainsi qu’aux emplois dans les services publics, les secteurs sociaux et sanitaires pour les binationaux.
À ce jour, la binationalité n’exclut pas l’accès aux emplois de la fonction publique. Certains métiers, dits «de souveraineté», liés aux fonctions régaliennes de l’État, sont réservés aux Français, qu’ils soient ou non détenteurs d’une seconde nationalité. Dans ce contexte, la jeune députée affirme vouloir se concentrer sur des questions essentielles pour les habitants de sa circonscription : le pouvoir d’achat, la sécurité, et l’amélioration des services publics.
Face aux critiques de «parachutage» qui lui ont été adressées en raison de sa résidence actuelle à Grenoble, Mansouri répond en affirmant avoir une connaissance approfondie du territoire de sa circonscription : «C’est un territoire que je connais très bien», précise-t-elle, rappelant ses années de militantisme dans le nord de l’Isère.