En 2021, une étude inédite parue dans la revue Cretaceous Research a révélé la découverte d’une nouvelle espèce de mosasaure au Maroc. Ce lézard marin, décrit comme ayant des «dents de requin», aurait parcouru les mers au cours de la période du Crétacé, il y a environ 72 à 66 millions d’années. Cependant, l’authenticité de ces données a récemment été remise en question.
Dans l’American Association of Anatomy, des chercheurs ont remis en question les affirmations précédentes. Une étude dans ce sens soutient que le mosasaure, nommé Xenodens calminechari par Longrich et al. en 2021, a été identifié sur la base d’un holotype, MHNM.KH.331, qui se compose d’un maxillaire gauche avec plusieurs dents.
L’étude américaine s’interroge sur l’intégrité du spécimen, affirmant que l’holotype a été acquis «de manière non scientifique (sans supervision technique) dans une région du Maroc connue pour de nombreux spécimens manipulés ou falsifiés». En outre, l’étude allègue : «Nous soutenons que les couronnes dentaires articulées de ce taxon ont été placées artificiellement dans le maxillaire, faisant d’au moins deux apomorphies de ce taxon le produit d’un faux».
Les chercheurs soutiennent que les supposées «racines dentaires fusionnées dans MNHM.KH.331» sont en fait «un ligament parodontal calcifié et de l’os alvéolaire qui se sont ankylosés, ressemblant à l’état typique des mosasauridés».
La recherche remise en question est le fruit d’une collaboration entre des scientifiques du Muséum national d’histoire naturelle de la Sorbonne, de l’Université de Bath en Grande-Bretagne et de l’Université d’Utrecht aux Pays-Bas. Selon elles, les fossiles de mosasaures auraient été découverts dans les célèbres gisements de phosphate du Maroc, réputés parmi pour leurs riches ressources fossiles.
Pour résoudre les divergences à la lumière des données contradictoires, la nouvelle étude recommande de réaliser un scanner du MHNM.KH.331 pour détecter d’éventuelles couronnes dentaires ajoutées artificiellement dans les mâchoires du mosasaure marocain.