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Un taux de mortalité double à celui de la Méditerranée centrale


Une étude de l’ONU, publiée ce 5 juillet, rapporte que les routes migratoires en Afrique sont désormais plus dangereuses que la traversée de la Méditerranée. Depuis le début de l’année, au moins 800 décès de migrants et réfugiés ont été recensés sur le continent africain, un chiffre que les experts estiment largement sous-évalué.

Ces routes terrestres, allant du Sahara aux rives nord-africaines, sont le théâtre de violences extrêmes, d’abandons dans le désert, de viols, de trafic d’organes et d’enlèvements. Le rapport, intitulé «Dans ce périple on s’en fiche de savoir si tu vis ou si tu meurs», révèle que les décès sur ces routes sont deux fois plus nombreux que ceux sur la route maritime de Méditerranée centrale vers l’Europe.

Vincent Cochetel, envoyé spécial du Haut-Commissariat pour les réfugiés de l’ONU pour la Méditerranée occidentale et centrale, a insisté lors d’un point de presse à Genève sur le fait que chaque personne ayant traversé le Sahara peut témoigner des corps abandonnés dans le désert, victimes des passeurs ou de la rudesse du voyage. «Tous ceux qui ont traversé le Sahara peuvent vous parler de personnes qu’ils connaissent qui sont mortes dans le désert», déclare-t-il. 

En dépit de ce parcours du combattant, les migrations ne cessent d’augmenter en raison «de la détérioration de la situation dans leur pays d’origine et dans les pays d’accueil – notamment l’irruption de nouveaux conflits au Sahel et au Soudan, l’impact dévastateur du changement climatique et des situations d’urgence nouvelles ou qui existent de longue date dans l’est et la Corne de l’Afrique», signale l’ONU. Par ailleurs, le racisme et la xénophobie, en particulier envers les migrants subsahariens au Maghreb, exacerbent cette crise humanitaire.

L’étude, basée sur des entretiens avec plus de 30 000 migrants entre 2020 et 2023, montre que 38% des personnes interrogées ont cité les violences physiques comme le principal risque, suivi par le risque de mourir (14%) et les violences sexuelles (15%). Les enlèvements, mentionnés par 18 % des sondés, et le trafic d’organes, avec des centaines de victimes, soulignent l’ampleur des abus subis.

Vincent Cochetel appelle à des solutions de protection pour les migrants, rappelant que la majorité d’entre eux ne cherchent pas à rejoindre l’Europe, mais fuient des situations intolérables dans leur propre région : conflit (guerre, génocide), famine, dérèglement climatique, etc.





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