Ce rapport, élaboré par la mission d’information parlementaire sur les autoroutes du Maroc, a relevé des irrégularités dans la gestion de la société nationale des autoroutes du Maroc (ADM). Le document évoque une dette accumulée d’environ 40 milliards de dirhams. Cette dette « résulte notamment des investissements massifs nécessaires pour le développement des infrastructures autoroutières, combinés à des défis opérationnels et à des conditions économiques défavorables », indique le rapport.
Cette dette colossale limite la capacité de l’ADM à investir dans de nouveaux projets, à maintenir la qualité de ses infrastructures et à garantir la sécurité des usagers. Les revenus importants générés par les péages, qui ont atteint 3,7 milliards de dirhams en 2023, n’ont pas permis de « réduire significativement le poids des dettes », indique le document qui ajoute que la situation s’est « aggravée » en raison de « l’absence de soutien financier de l’État, notamment en termes d’augmentation des tarifs de péage, ainsi que la hausse des coûts d’exploitation (en raison de l’inflation sur les prix du carburant et des matériaux de construction) ».
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Au niveau des ressources humaines, le rapport déplore le départ de cadres expérimentés, soulignant « une baisse du nombre d’employés officiels, passé de 550 à 440 au cours des dix dernières années, tandis que 122 départs ont été enregistrés, dont 77 cadres supérieurs. » Ces départs « affectent gravement le niveau de qualification et de gestion au sein de l’entreprise, contraignant cette dernière à recourir à des bureaux d’études étrangers pour pallier ce manque, sans que des résultats significatifs soient observés », constate le rapport qui note un climat social tendu marqué par des mouvements de protestations répétés dans les stations de péage, ce qui perturbe les services et cause du tort aux usagers.
Le document relève aussi « un retard important dans la maintenance et la rénovation de plusieurs tronçons du réseau autoroutier marocain », ainsi que dans la réalisation de projets stratégiques, et « l’absence d’éclairage sur de nombreuses sections ». Comme solutions, le rapport recommande « une gestion optimisée de la dette, l’amélioration des conditions de travail et du climat social, l’intensification des travaux de maintenance et de rénovation, la modernisation des infrastructures, incluant un meilleur éclairage, la sécurisation des tronçons dégradés, le développement de projets structurants » et un renforcement du partenariat avec l’Agence nationale de sécurité routière (NARSA) pour « assurer la sécurité des usagers et améliorer la qualité des infrastructures autoroutières au Maroc. »