À Bobigny (Seine-Saint-Denis), un policier hors service a abattu un homme de sept balles à bout portant dans un garage appartenant à sa grand-mère, le 29 juin dernier. Dans un communiqué de presse, l’avocat de la famille de la victime, Yassine Bouzrou, dénonce un «meurtre gratuit» et potentiellement «raciste».
Vers 6h30 du matin, le policier s’est rendu chez sa grand-mère après qu’elle eut signalé la présence d’un intrus dans son garage, selon les faits rapportés par le Parisien. L’homme, prénommé Amar, âgé de 32 ans et connu comme vendeur de cigarettes à la sauvette, était en situation de grande précarité. Le policier a fait usage de son arme, tirant à sept reprises sur Amar, le tuant sur le coup.
L’agent affirme que la victime était armée et menaçante, une version que Me Bouzrou conteste fermement.
«Le nombre de coups de feu, l’acharnement face à une personne désarmée, permettent à ce stade de privilégier la thèse d’un meurtre raciste.»
Après cet incident, le policier a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire. Ce choix du juge des libertés et de la détention a été salué par Me Bouzrou, qui a exprimé son soulagement face à une décision qu’il considère comme une victoire pour le droit.
«Heureusement, un juge d’instruction indépendant a demandé à ce que l’auteur comparaisse devant un juge des libertés et de la détention afin qu’il soit placé en détention provisoire.»
La procédure judiciaire est encore en cours et la question de l’intention raciste, bien que non retenue à ce stade, pourrait constituer une «circonstance aggravante» si elle venait à être confirmée par l’enquête. En attendant, Me Bouzrou a annoncé que la famille d’Amar se constituerait partie civile pour veiller au respect de la loi tout au long de la procédure.
Ce crime s’inscrit dans une longue série de violences policières en France, rappelant tragiquement les affaires de Lamine Dieng, Nahel, Adama Traoré, Alassane Sangaré ou Angela Rostas, tués en raison de leur couleur de peau, selon leurs familles.