L’association Touche pas à mon enfant a fermement condamné ce qu’elle a qualifié de «pratiques humiliantes et contraires à l’éthique» impliquant un policier espagnol. Cette sortie intervient après les révélations des médias au royaume ibérique, cette semaine, faisant état de l’arrestation du mis en cause pour exploitation de migrants marocains, y compris des mineurs, en échange de facilités pour les procédures d’asile ou de régularisation.
Selon l’association, l’officier, qui travaillait dans des centres d’immigration à Ceuta et aux îles Canaries, organisait des rencontres suspectes dans les chambres d’hôtel où il séjournait. Il rencontrait de jeunes Marocains en situation sociale vulnérable et leur proposait des services liés aux demandes d’asile, en échange de faveurs sexuelles, de cadeaux ou d’argent. La Cour suprême de Madrid a décidé de le suspendre de ses fonctions pour 90 jours, en guise de mesure disciplinaire temporaire.
Tayeb Bouchiba, le coordinateur national de Touche pas à mon enfant, a déclaré à Yabiladi : «La décision de la justice espagnole n’est pas assez stricte, à notre sens. Elle ne correspond pas au crime commis. L’accusé exploitait des mineurs en situation vulnérable, ce qui relève de la traite des êtres humains». Par la même occasion, l’associatif a condamné ce qu’il qualifie de «décision clémente».
Dans sa déclaration, l’ONG a vigoureusement dénoncé les faits incriminés, qui portent atteinte à la dignité humaine et violent les droits des migrants, en particulier lorsqu’il s’agit de mineurs. L’organisation a également exprimé sa profonde préoccupation face à l’absence de toute procédure pénale tangible dans cette affaire, malgré sa gravité éthique et humanitaire.
A ce titre, l’ONG a affirmé son plein soutien à toute victime souhaitant signaler de telles violations ou chercher à poursuivre l’auteur devant les tribunaux nationaux ou internationaux, soulignant l’importance de la protection juridique des migrants mineurs et de leur dignité humaine.
Les faits ne seraient pas un cas isolé
Par la même occasion, l’organisation a appelé à une enquête criminelle urgente, au-delà des mesures administratives. Par ailleurs, elle a exhorté les autorités espagnoles à assumer leurs responsabilités pour garantir le respect des droits des migrants, en particulier des mineurs marocains.
Touche pas à mon enfant a conclu sa déclaration en affirmant suivre de près l’affaire et entreprendre toute initiative à même de protéger les enfants marocains où qu’ils soient, notamment dans les centres d’accueil et d’asile.
Pour sa part, Tayeb Bouchiba insiste auprès de Yabiladi que «cet incident n’est pas un cas isolé», puisque «les mineurs marocains souffrent d’exploitation à Ceuta, Melilla et aux îles Canaries». «Ce qui s’est passé maintenant, c’est que cet officier a été exposé», a-t-il affirmé.
L’associatif a déclaré que «pour une régularisation, l’accusé promettait aux mineurs marocains de les aider dans leurs demandes d’asile, qui devraient montrer qu’ils sont persécutés au Maroc».
Il a confirmé que l’association, par l’intermédiaire de ses soutiens en Europe, a déposé une plainte en Espagne contre cet officier et a appelé «les organisations de la société civile [dans le pays] à travailler sur ces cas-là et à y prêter attention».