Un ouvrier marocain de 30 ans, G.A, a été victime de grave exploitation sur un chantier de construction à Castelfranco Emilia, dans la province de Modène. En janvier 2024, il a contacté la Fillea Cgil (Fédération italienne des travailleurs du bois, du bâtiment et des secteurs connexes) pour se plaindre de disparités salariales, malgré son statut irrégulier. Avec l’aide de Souad Elkaddani et de l’avocate Elisabetta Vandelli du Centro lavoratori Stranieri, il a pu déposer plainte pour exploitation et absence d’enregistrement aux autorités compétentes, relate La Pressa.
G.A a subi un accident du travail grave, révélant une autre violation de ses droits. Grâce à sa coopération active pendant l’enquête, le procureur a accordé au Marocain «un permis de séjour pour grave condition d’exploitation au travail, d’une durée d’un an renouvelable», une première à Modène. Cette décision a d’ailleurs été saluée par Rodolfo Ferraro de la Fillea Cgil comme une victoire pour les travailleurs exploités.
En effet, Souad Elkaddani, représentante de la Fillea Cgil de Modène, rappelle que les travailleurs migrants sont fréquemment victimes de traite humaine, subissant des conditions précaires (sous-payé, mal-nourri, logement insalubre). Elle mentionne également une hausse alarmante des accidents du travail parmi les étrangers.
«Le litige a été remporté en partie grâce à un travail remarquable de médiation linguistique et culturelle» précise-t-elle, soulignant l’importance de la langue et de l’alphabétisation pour les travailleurs étrangers dans des secteurs comme le bâtiment.