Aidée par l’Autorité Nationale du Renseignement Financier (ANRF), une banque a réussi à démasquer un blanchiment d’argent à la suite d’un virement depuis l’île de Nauru, un paradis fiscal très réputé situé dans le Pacifique. Le bénéficiaire est un Marocain résidant à l’étranger (MRE), propriétaire d’une agence de voyage au Maroc, qui souhaitait investir l’énorme somme reçue dans un projet touristique du nord du royaume.
Tout est parti du virement d’un million de dollars (environ 10 millions de dirhams) depuis une banque sise dans l’île de Nauru, un pays classifié comme « à haut risque » au profit d’un MRE, client d’un établissement bancaire national. La provenance de l’argent a poussé le responsable bancaire au Maroc à lancer une enquête sur l’opération. L’enquête a révélé que le bénéficiaire est propriétaire d’une agence de voyage au Maroc et compte investir l’argent reçu dans un projet touristique, rapporte Assabah. Un projet qu’il mettra en œuvre avec un partenaire étranger dans l’une des villes de la côte méditerranéenne.
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La banque a noté que l’investisseur potentiel marocain a bien déposé un dossier auprès de la banque, avec un message SWIFT, ainsi que des documents relatifs au projet touristique et a même déclaré que ce virement d’un million de dollars sera suivi d’autres opérations. Mais cela est insuffisant pour rassurer le responsable de la banque chargé de traiter ce dossier. Celui-ci a déclaré la transaction à l’Autorité Nationale du Renseignement Financier (ANRF), comme l’exige la loi en vigueur. Cette dernière qui a mené des investigations découvre qu’il n’existe aucune relation commerciale ou économique claire entre le bénéficiaire et l’émetteur du virement. Ce dernier est d’ailleurs lié à une société déjà impliquée dans un scandale de blanchiment d’argent dans le secteur immobilier au Maroc. L’hypothèse du blanchiment d’argent semble donc confirmée.