Mohammed, décédé samedi dernier, avait confié à son frère : «S’il m’arrive quelque chose de grave, c’est elle.» Résidant à Béziers depuis 25 ans, il venait de rentrer du Maroc. Selon ses proches, il avait rendu visite à sa famille, comme s’il pressentait un drame. Il a été poignardé à mort le samedi 30 novembre par sa voisine de palier, rapporte France Bleu.
La suspecte, une femme de 22 ans, était connue pour son comportement violent et instable, ainsi que sa consommation d’alcool et de cocaïne. Elle avait déjà menacé une voisine avec un couteau, agressé d’autres résidents, et créé de nombreuses tensions dans l’immeuble. Les voisins affirment qu’elle accusait injustement la victime d’abus sur sa fille, des soupçons qu’elle avait également portés sur une autre voisine par le passé.
Le soir du drame, elle s’est acharnée sur la porte de la victime avant de le frapper d’un coup de couteau fatal. Décrit comme un homme discret et apprécié, Mohammed avait vécu un véritable calvaire face à cette mère de famille violente. La police s’était déjà déplacée plusieurs fois dans cet immeuble vétuste en raison de ses excès de colère.
Mohammed, un Marocain sans enfant, revenait de Taourirt. Selon sa famille, il avait fait ses adieux à ses proches, comme s’il pressentait un événement tragique. «Il a dit à son frère vivant à Béziers, « s’il m’arrive quelque chose de grave, c’est elle, ma voisine. Ne cherche pas »», confie Driss Bouhaja, président de l’Association d’amitié franco-marocaine de Béziers, créée en 1990, à l’origine du rassemblement de ce dimanche.
À 61 ans, Mohammed aspirait à la tranquillité. Proche de la retraite, il envisageait de rentrer chez lui. Ses voisins le décrivent comme quelqu’un de discret et calme. «Il était incapable de faire du mal à une mouche», confie Driss Bouhaja. «Depuis 25 ans, il était bien intégré à Béziers. Ceux qui fréquentent les allées Riquet l’ont probablement déjà croisé. Ce drame est mal vécu par la communauté marocaine. Nous sommes tous très touchés par ce qui lui est arrivé. C’était un brave homme, quelqu’un de gentil.»
Une marche blanche a eu lieu ce dimanche, en hommage à Mohammed, avec la présence d’Emmanuelle Ménard et la première adjointe à la mairie de Béziers, Elisabeth Pissaro.