Outre la peine de prison, le tribunal interdit à Abdessamad de paraître dans l’Hérault pendant trois ans. Cette condamnation fait suite à une fusillade survenue le 10 octobre. Ce jour-là, il avait été atteint par balles vers 19 h 30. Il avait été blessé à la cheville et au mollet, avenue du Lauragais, et avait été hospitalisé au CHU pour une double fracture. Au tribunal, il assure qu’il n’avait rien à voir avec cette fusillade. Il lui est néanmoins reproché d’avoir violé son assignation à résidence et de n’avoir pas pointé deux fois par semaine au commissariat de Toulouse.
Abdessamad bénéficiait d’une mesure d’assignation à résidence à Toulouse, dans le cadre d’une précédente décision de justice. Le 11 août dernier, il avait écopé d’un an de prison pour violence avec usage ou menace d’une arme et devait purger sa peine à domicile. Mais le 21 octobre, alors qu’il était à bord d’un puissant scooter à Montpellier sans porter de casque, il a été reconnu par les policiers. Le jeune Marocain a refusé d’obtempérer, multipliant les délits routiers. Interpellé, il sera jugé pour les deux chefs d’accusation susmentionnés, puis condamné.
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Abdessamad est arrivé en France à l’âge de dix ans. Il ne tardera pas à se faire connaître de la justice. Celui qui a grandi en foyer, a commis de multiples délits pour lesquels il est passé plusieurs fois devant le tribunal pour enfants, puis le tribunal le tribunal correctionnel, pour vols, refus d’obtempérer, évasion, association de malfaiteurs… Prononcée en 2020, sa 12ᵉ condamnation a été assortie d’une interdiction du territoire français pendant dix ans. Il devait quitter le territoire français la même année, mais le Maroc, ni aucun autre pays d’Afrique du Nord n’a accepté de l’accueillir, rapporte Midi Libre. Depuis, le jeune homme a écopé des peines de prison pour ses délits suivies d’au moins quatre séjours en centre de rétention administrative (CRA).
« Pourquoi ne retournez-vous pas de vous-même au Maroc ? », lui a demandé la présidente du tribunal. « C’est compliqué madame la juge, je suis fier d’être Marocain mais le Maroc ne me reconnaît pas », lui a répondu le prévenu. « Si vous restez en France, vous risquez de faire des années de prison… », a poursuivi la magistrate. Pour l’avocate d’Abdessamad, « la situation est inextricable ». « Avec son casier judiciaire, le Maroc ne le reconnaîtra pas et la France ne lui accordera pas de titre de séjour. S’il part en prison, il ira de nouveau en CRA, avant d’être libéré, puis de nouveau interpellé. En fait, il est condamné à errer toute sa vie », a-t-elle ajouté.