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Un maire français coupe la parole à une chanteuse marocaine



La reconnaissance française de la marocanité du Sahara a entraîné la fermeture du stand Maroc des Jeux Olympiques par le maire de l’Île-Saint-Denis, Mohamed Gnabaly, un édile d’origine sénégalaise, marié à une Algérienne et réputé très proche de l’ambassadeur d’Algérie, Said Moussi, fraîchement rappelé par Alger après la décision de Paris. Le consulat du Maroc à Villemomble a réagi à cette décision soudaine.

Visiblement, la reconnaissance française de la souveraineté du Maroc sur le Sahara déplaît à l’île-Saint-Denis. Samedi, le maire de la ville, Mohamed Gnabaly, a décidé de fermer le stand du Maroc (Maison du Maroc) dans la Station Afrique (une sorte de fan zone à proximité du village olympique) à la suite d’un concert de la chanteuse marocaine sahraouie Saida Charaf au cours duquel elle a exprimé son attachement à sa terre natale et a remercié la France pour la reconnaissance du Sahara marocain. Jeudi, la chanteuse a interprété sa chanson « Mani », soutenant la marocanité de sa région d’origine et les liens d’allégeance (« bei’a ») entre les Sahraouis et les Sultans et rois du Maroc. De quoi agacer le maire écologiste (EELV) pro-algérien. Celui-ci a arrêté le concert avant de fermer le stand samedi et d’interdire l’accès des Marocains au site réservé à la célébration des athlètes, artistes et des cultures et des peuples africains dans le cadre des Jeux Olympiques Paris 2024. Dans un communiqué publié sur sa page Instagram, le maire justifie sa décision : « […] La politique n’a pas sa place à Station Afrique. La ville est totalement neutre sur la question du Sahara occidental et refuse toute instrumentalisation de sa position. Ce n’est aucunement le peuple marocain qui est concerné par cette décision de la ville mais bien les autorités marocaines en France qui n’ont pas respecté les engagements pris au mépris de la bonne entente entre les peuples ». Il dit avoir « dû personnellement intervenir pendant le concert de l’artiste marocaine pour rappeler l’esprit de neutralité, d’unité et de fraternité de la Station Afrique » en raison de l’« inaction de la représentation du royaume du Maroc ».

À lire :Sahara marocain : la colère algérienne contre Paris fait pschitt

La réaction du consulat général du Maroc à Villemomble ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué publié sur son compte X, il qualifie la fermeture du stand Maroc de « démarche isolée de fébrilité manifeste » et « résiliation unilatérale et arbitraire » du maire de l’Île-Saint-Denis, Mohamed Gnabaly, car « plusieurs membres du Conseil municipal se sont inscrits en faux contre cette décision ». Selon le consulat, l’expression spontanée d’une opinion par la chanteuse marocaine sahraouie Saida Charaf « ne constitue ni une politisation des Jeux, ni un obstacle aux engagements de neutralité, et encore moins un frein à l’entente entre les pays. » « Bien au contraire : elle illustre la liberté d’expression d’une artiste marocaine, originaire des provinces du Sud, qui a simplement mis en lumière un fait d’actualité qui intéresse la France et les Français, dans la plus grande amitié et dans un esprit de convivialité salué par le public lui-même », a-t-il ajouté. Et de conclure : le consulat « qui a toujours entretenu de très bonnes relations avec les élus de la mairie de l’Île-Saint-Denis, attend des excuses face à ce dérapage grave et inconsidéré du maire de la ville et se réserve le droit de prendre les mesures appropriées pour exiger réparation et rétablir la vérité. »



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