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Un livre lève le voile sur les 20 mois de négociations franco-espagnoles sur le partage du Maroc


Trois années avant la tenue de la conférence d’Algésiras (1906), le sort du Maroc était déjà scellé. La France et l’Espagne avaient convenu de se partager le pays. A cet effet, des négociations avaient été «menées, de 1901 à 1904, entre les deux gouvernements dans le plus grand secret».

Ces nouvelles révélations figurent dans le livre «A las puertas del Protectorado» (Aux portes du protectorat). Cet ouvrage de 260 pages écrit par Francisco Manuel Pastor Garrigues, professeur d’histoire contemporaine à Valence, a été publié en 2013. Une œuvre bien accueillie par la critique en Espagne. Elle vient, d’ailleurs, de gagner le prix Histoire décerné par l’association culturelle Ateneo, basée à Séville.

Le Maroc pour compenser la perte de Cuba

Pour la monarchie espagnole, la perte de Cuba en 1898, après trois ans de guerre avec les indépendantistes, constituait un revers historique ; non pas face aux Cubains mais vis-à-vis des Etats-Unis, la force montante sur la scène internationale au début du 20ème siècle. Une fois les Espagnols chassés de l’ile, les Américains avaient mis en place des gouvernements fantoches. Une situation qui a duré jusqu’en 1959, date de l’arrivée au pouvoir de Fidel Castro.

Craignant que la troisième flotte US, déployée en Atlantique, n’attaque les Iles Canaries et les Baléares, l’Espagne du jeune roi Alphonse XIII se devait de réagir en vue de les protéger. Outre cette donne, la France commençait à élargir sa présence en Algérie en grignotant, dès 1889, des territoires du Sahara, autrefois sous domination du sultan marocain.

Dans cet ordre mondial qui était sur le point d’émerger, l’Espagne n’avait pas les moyens d’occuper à elle seule le Maroc. Contrainte au partage elle opte pour la France, rival avec lequel elle pourrait s’entendre sur l’avenir du royaume. Washington et Londres n’étaient guère bien placées pour donner la réplique à Madrid, en raison justement de Cuba et Gibraltar. 

Les discussions n’étaient pas aussi secrètes

Même si l’auteur du livre «A las puertas del Protectorado» affirme que les négociations sur l’avenir du Maroc étaient secrètes, des indicateurs historiques avancent le contraire. Une recherche effectuée sur internet nous a permis de tomber sur des «rumeurs de partage» publiées par la presse parisienne, accordant le Maroc atlantique à l’Espagne et le Maroc méditerranéen et saharien à la France. Ou encore toute la région de Fès aux Français et la province de Marrakech aux sujets d’Alphonse XIII.

Outre ces spéculations des médias de l’Hexagone, l’Italie et l’Allemagne, ayant eu vent des visées expansionnistes franco-espagnoles sur le Maroc, voulaient également leurs parts du gâteau. Les pourparlers sur la «question marocaine» durèrent jusqu’au 27 novembre 1912, date de la signature du traité de Madrid. Un accord intervenu huit mois après l’établissement du protectorat français, le 30 mars 1912.





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