L’Institut européen des sciences humaines (IESH) dans la Nièvre (centre de la France) a été perquisitionné, ce mercredi dans la mi-journée, pour soupçons de non-déclaration de financements en provenance du Qatar. Citée par l’AFP, une source proche du dossier évoque des faits présumées de «blanchiment, d’abus de confiance ainsi que de non-respect de l’obligation de déclaration de financements étrangers», prévue dans la loi de lutte contre le «séparatisme» depuis 2021.
De son côté, le parquet a confirmé une «grosse opération policière de perquisition» dans l’école de théologie islamique. L’AFP rapporte que procureure Anne Lehaître n’a pas donné les détails de l’enquête qui reste ouverte, portant sur «des infractions financières qui entrent dans la catégorie du blanchiment». «L’opération de perquisition a été fructueuse», a-t-elle ajouté citée par la même source.
Initiative de l’Union des organisations islamiques de France, désormais Musulmans de France, a déjà été sous la loupe, pour ses liens avec les Frères musulmans. Dans un entretien accordé à l’AFP en 2020, le doyen de l’IESH, Larabi Becheri, a fait savoir que l’institut fondé en 1992 concrétisait «une idée» de Musulmans de France, considérés comme «terroristes» par l’Arabie saoudite. Il a pour autant affirmé l’absence de Frères musulmans. Recontacté par l’agence de presse à la suite de la perquisition, il est resté injoignable.
A sa création, l’IESH aura été le premier centre de formation des imams à voir le jour en France, dans un contexte où l’ancien président François Mitterrand a souhaité favoriser une formation «à la française», devenue cheval de bataille d’Emmanuel Macron.
