Depuis la tribune de l’Assemblée nationale, un député de la France Insoumise accuse le gouvernement français de «multiplier les provocations et menaces contre l’Algérie, notamment sur le Sahara occidental, en contradiction avec le droit international». Ces propos ont été accueillis par une salve d’applaudissements des autres membres du groupe parlementaire LFI.
Cette déclaration rompt le silence officiel observé depuis des mois par la formation présidée par Jean-Luc Mélenchon, à l’égard de la reconnaissance par le président Emmanuel Macron de la marocanité du Sahara occidental, actée le 30 juillet dans une lettre adressée au roi Mohammed VI.
Cette décision avait été très vite condamnée par les socialistes et les communistes français, alors que le député Génération.s Karim Ben Cheikh avait salué la position de son pays, qualifiant cette évolution de «clarification» apportée par le chef d’État français sur le dossier du Sahara.
Pour rappel, lors d’une visite de courtoisie effectuée le 4 octobre 2023 dans les régions touchées par le séisme d’Al Haouz, Mélenchon avait constaté la présence de «paramètres nouveaux (sur le dossier du Sahara, ndlr) auxquels les Français devraient, sans doute, réfléchir avec plus d’attention. La prise de position des États-Unis d’Amérique, d’Israël et d’Espagne a modifié le regard que le monde porte sur cette question. Je souhaite que mon pays le comprenne et que, dans tous les cas, on n’en fasse pas un sujet de querelle avec les Marocains».
Le natif de Tanger avait appelé le gouvernement français «à manifester du réalisme». Ces propos ont été exprimés alors que les retrouvailles entre Rabat et Paris n’étaient pas encore officiellement scellées.