Un ressortissant franco-marocain est soupçonné d’être «l’un des cerveaux» de différentes opérations de rapts et de kidnapping dans le milieu des cryptomonnaies, parmi celles signalées depuis le début de l’année courante en France. Agé de 40 ans, l’homme aurait été localisé au Maroc, révèle le journal Le Parisien, qui rapporte que l’individu est identifié comme «l’un des maillons d’une organisation criminelle unique».
Depuis des mois, le binational se serait attelé à recruter des «jeunes exécutants» via Internet, «ultra-violents et inconséquents, pour commettre ces rapts dont deux se sont soldés par des doigts coupés des victimes». Il a été identifié sur la base d’une analyse de transactions, dans le cadre de l’enquête sur l’enlèvement et la mutilation de David Balland, le 21 janvier dernier près de Vierzon (Cher).
Dans le temps, les ravisseurs du cofondateur de Ledger, une entreprise dans la cryptomonnaie, ont exigé une rançon de près de dix millions d’euros en bitcoins aux associés de la victime. 3 millions de cette somme ont été transférés sur des portefeuilles numériques, dont le suivi a permis de remonter au commanditaire présumé.
Dans le cadre de l’enquête à ce sujet, une vingtaine de suspects ont été placés en garde à vue, ces lundi et mardi à Paris, pour des faits de rapts. Retrouvée en perquisition, une liste de cibles corrobore la piste d’un réseau ramifié, qui ramènerait à chaque fois au suspect binational comme «un éventuel commanditaire commun».
Le Parisien souligne que le mis en cause «n’agirait pas seul» et qu’il serait lié à de nombreuses affaires, au-delà de celle de David Balland. Il serait en effet impliqué dans «le rapt et la séquestration sanglante de D.B., père d’un jeune joueur de poker en ligne ayant fait fortune dans les investissements dans les monnaies virtuelles, le 1er mai, dans le XIVe arrondissement de Paris», ou encore «la tentative de kidnapping – filmée – de C.N., fille du PDG d’une société florissante d’échange de cryptomonnaies à peine douze jours plus tard, toujours dans la capitale, dans le XIe arrondissement».
Le nom du même mis en cause serait tout autant lié à «un nouveau projet d’enlèvement dans le secteur nantais, à Couëron (Loire-Atlantique), d’une cible toujours dans le même milieu, déjoué in extremis par la police judiciaire de Paris».