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Un barrage endommagé, un deuil et une annulation de l’Aïd


Au Maroc, 1963 a été une année difficile. Deux inondations ont dévasté le nord du pays, faisant plusieurs victimes, détruisant des maisons, endommageant des centaines d’hectares de terres agricoles et d’importantes infrastructures, dont le barrage Mohammed V, à 35 kilomètres au sud de Zaïo sur l’oued Moulouya.

Les événements désastreux se sont produits au début de l’année 1963, alors que le Maroc se remet à peine d’une catastrophe naturelle précédente : le tremblement de terre d’Agadir en 1960. Des pluies abondantes et torrentielles ont frappé le nord-ouest du royaume au début du mois de janvier 1963, accélérant de fortes crues.

Dans un article du 11 janvier 1963, le journal Le Monde a décrit les fortes précipitations au Maroc comme ayant des proportions catastrophiques, avec des pertes humaines, de terres agricoles submergées, des routes, des ponts et des bâtiments considérablement endommagés.

Citant les agences de presse AFP, AP et Reuters, le média français a rapporté que les fortes pluies avaient provoqué le débordement de l’oued Sebou, dans le Gharb.

Près de 50 000 personnes touchées

Les pluies torrentielles ont duré deux semaines, faisant des dizaines de morts et de lourds dégâts, a indiqué Le Monde. Autre conséquence, des pénuries de nourriture et d’eau ont frappé les zones sinistrées. «Malgré les efforts de l’armée de l’air, les réserves de denrées manquent dans de nombreux endroits. L’eau potable est rare et le risque d’épidémies augmente», a ajouté la même source.

Les médias ont estimé le nombre de personnes touchées par les inondations à environ 50 000, particulièrement dans le Gharb, entre Tanger et Rabat, en tant que centre de la catastrophe. La plaine inondée par l’Oued Sebou a en effet été recouverte par plus d’un mètre d’eau.

La plupart des villes de la région ont été complètement isolées, notamment Kénitra, ville que Le Monde décrit à ce moment-là comme «dangereusement menacée». Sur place, de nombreux quartiers ont été évacués, notamment sa zone industrielle. La base militaire américaine de Sidi Slimane fait partie également des lieux touchés, de même que celle de Kénitra.

Outre les pertes humaines, les inondations ont tué du bétail dans les régions et dévasté les récoltes. A la suite des inondations de janvier et en coopération avec les autorités marocaines, l’armée américaine a lancé une vaste opération de secours auprès des agriculteurs isolés. Seize citernes d’eau potable ont été parachutées dans la zone sinistrée, mais la moitié d’entre elles ont raté leur cible, rapporte Le Monde.

Ahmed Reda Guedira, alors ministre marocain de l’Intérieur, a assuré que la situation à Kénitra était sous contrôle, mais qu’elle était critique dans certaines communes. Les inondations de janvier 1963 ont été si intenses qu’elles ont emporté une grande partie de la terre des montagnes et l’ont répandue dans les plaines, explique un rapport intitulé «Quelques observations sur les effets des pluies violentes de janvier 1963 dans le Moyen Atlas et le Prérif», de Camille Ek et Léon Mathieu.

Citant les statistiques pluviométriques publiées par le Service de la Météorologie Nationale and the Service de Physique du Globe et de Météorologie, le rapport indique que le 5 janvier 1963, Jebel Oukta dans le Rif a enregistré 134,5 millimètres de pluie. Le lendemain, 117,2 mm sont tombés à Ifrane, dans le Moyen Atlas.

«La caractéristique dominante des régions étudiées est donc la concentration de précipitations très importantes sur une période très courte. C’est ce qui rend ces pluies si puissantes et dangereuses», explique le rapport.

Un barrage endommagé et des timbres en hommage aux victimes

Quatre mois plus tard, des événements similaires se sont produits encore dans le pays. En mai 1963, la vallée de la Moulouya a été inondée, faisant 170 morts et détruisant terres, bétail et infrastructures.

Les rapports sur les inondations au Maroc notent que les crues de la Moulouya ont endommagé également le barrage Mohammed V, à Oujda. En effet, les événements ont été si violents que les fondations de la rive gauche du barrage ont été emportées, écrit The World in Stamps, citant la Direction de la surveillance et de la prévention des risques. A la suite des faits, cette infrastructure a été renforcée.

Le Maroc a eu sa propre manière de rendre hommage aux victimes des deux drames. Le 28 janvier 1963, des timbres postaux à l’effigie du roi Mohammed V et portant le mot «inondations» en arabe ont été émis. Leur prix inclut une taxe pour soutenir les régions et les populations touchées par la catastrophe.

Certaines sources vont même plus loin, affirmant que le roi Hassan II aurait ensuite décidé d’annuler l’Aïd al-Adha cette année-là, en hommage aux victimes et au vu des dégâts causés par les inondations au bétail. D’autres imputent également cette décision à la Guerre des sables, menée par le Maroc contre l’Algérie en octobre 1963.





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