L’ancien maire de Saint-Paul (La Réunion), Alain Bénard, a été condamné à trois mois de prison avec sursis, ce vendredi, pour «provocation publique à la discrimination en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion». Il versera un euro symbolique de dommages et intérêts aux parties civiles.
Figure de la droite républicaine réunionnaise et maire de 1999 à 2008, Alain Bénard a été reconnu coupable à cause de ses propos publiquement relayés via les réseaux, à l’encontre des musulmans de l’île. Selon les médias locaux, il s’est absenté de la dernière audience pour des raisons de santé, invoquées par la défense. Représenté à la barre par son avocat, il a transmis à travers ce dernier ses «plus profondes et sincères excuses» pour les déclarations incriminées.
L’ancien maire est mis en cause après avoir diffusé une série de posts sur Facebook, le 15 mars dernier, arguant que «tous les musulmans» de l’île seraient «devenus intégristes, comme tous les musulmans du monde entier» (sic). Ces propos ont provoqué l’ire du Conseil régional du culte musulman de La Réunion (CRCM), qui a exprimé son indignation.
Alain Bénard a même ajouté : «Ils ne veulent plus s’intégrer. Ils veulent nous imposer leurs lois et leurs codes. Dans les cantines, les piscines, les cimetières… Qu’ils dégagent…»
En condamnant l’intéressé, le tribunal a estimé qu’un ancien élu de la république devait faire montre d’exemplarité. Les réquisitions se sont portées à 5 000 euros d’amende, dont 1 000 euros avec sursis, en plus d’un affichage du verdict durant un mois.