Cofondateur du mouvement identitaire Ligue de défense anglaise (EDL), le militant britannique d’extrême droite, Tommy Robinson, est taxé par des médias de son pays d’attiser les émeutes xénophobes et anti-islam. Depuis une semaine, plusieurs villes du Royaume-Uni sont secouées par des violences, à la suite d’une attaque au couteau faussement attribuée par des internautes à «un immigré musulman radicalisé». Dans ce contexte, le Daily Mail a mis en avant le contraste entre cette vague de haine née d’une fake news et les occupations du célèbre extrémiste de 41 ans, qui commente en ligne depuis son lieu de vacances : un hôtel de luxe à Chypre.
Depuis la fin juillet, Tommy Robinson, Stephen Yaxley-Lennon de son vrai nom, est visé par un mandat d’arrêt émis par les autorités britanniques. Déjà condamné pour agression, fraude ou encore outrage, il est dans le viseur notamment après ne pas s’être présenté devant un tribunal. Sur ses réseaux sociaux, il a reproché au Daily Mail d’avoir «volontairement divulgué» sa localisation, en le mettant ainsi que sa famille «en danger». Sur la plateforme X où l’homme compte près de 900 000 abonnés, les utilisateurs ont été nombreux à réagir, en lui reprochant ses actions qui «ont fait pleurer de nombreux autres enfants».
Justement, Tommy Robinson est l’un des premiers à relayer largement la fausse rumeur décrivant l’auteur de l’attaque au couteau comme «un demandeur d’asile musulman», mais formellement identifié par la police comme étant Axel Rudakubana, 17 ans et né en Grande-Bretagne. Les autorités soupçonnent par ailleurs des mis en cause des violences urbaines d’être des «soutiens» de l’EDL, qui a vu le jour en 2009 à Londres, à l’initiative de hooligans du football.
Même disparue, l’EDL pourrait être classée comme organisation terroriste
Lors des dernières manifestations, le nom de l’influenceur identitaire a été scandé, rapporte Franceinfo. «Même s’il n’a plus aucun rôle officiel» au sein du mouvement, «son influence reste significative dans la rue et sur les réseaux sociaux», ajoute le média français. Tommy Robinson se défend d’ailleurs de toute mise en cause de la Ligue dans les récentes violences.
«Les émeutes sont le fait de résidents locaux qui en ont assez. Cela n’a rien à voir avec l’EDL, qui a fermé ses portes il y a plus de dix ans», a argué celui qui a quitté la structure en 2013, après ses craintes de perdre le contrôle sur «les adeptes les plus violents».
Alors que le gouvernement britannique a annoncé, mercredi soir, un renforcement de la mobilisation policière en prévision des prochains jours, outre une fermeté dans le traitement judiciaire avec les mis en cause dans les violences, la vice-première ministre, Angela Rayner a suggéré d’interdire l’EDL en tant qu’organisation terroriste.
Hier, la ministre de l’Intérieur Yvette Cooper a averti que «les guerriers du clavier» ne pourraient pas «se cacher». Leur actes seront «également passibles de poursuites et de lourdes sanctions», a-t-elle promis. Plus tôt, le directeur des poursuites publiques en Angleterre et au Pays de Galles a assuré être «disposé» à envisager d’inculper certains émeutiers d’infractions liées au terrorisme.