Le porte-parole du parti Sumar au Parlement espagnol, Iñigo Errejón, a appelé mardi le ministère de l’Intérieur à revenir sur sa décision d’expulser les demandeurs d’asile sahraouis qui se trouvent à l’aéroport Adolfo Suárez Madrid-Barajas. Pour le député, cette décision «ne correspond pas à la position» de l’allié au sein du gouvernement.
Dans un message publié sur la plateforme X, Errejón a estimé que les demandes d’asile présentées devraient être examinées «en urgence». Par ailleurs, il a avancé «les risques auxquels [les demandeurs] sont confrontés s’ils sont renvoyés au Maroc sont suffisamment graves pour justifier une protection internationale». Selon lui, la décision prise par l’Intérieur sans l’approbation de Sumar nécessite que le département «reconsidère sa position».
Ces déclarations font suite à une annonce faite la veille par le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska, confirmant que les demandeurs d’asile se déclarant «sahraouis persécutés» seraient expulsés, si leurs dossiers n’étaient pas étayés conformément à la loi espagnole ou validés par les tribunaux.
Pour sa part, la députée pro-Polisario Tesh Sidi, également du parti Sumar, a appelé à «une enquête sur les mauvaises conditions de détention des militants sahraouis» à l’aéroport de Madrid. Par ailleurs, elle a exigé «des éclaircissements» du ministre de l’Intérieur concernant le rejet des demandes d’asile d’une trentaine de Sahraouis, dont des cas humanitaires comme Ali Hammou, atteint d’un cancer, ou encore de Mohamed Ali Slimani et sa famille.
Le parti d’extrême gauche Sumar est connu pour sa proximité du Front Polisario. Précédemment, il s’est opposé au soutien de l’Espagne à l’initiative d’autonomie du Sahara formulée par le Maroc, sans avoir d’influence sur le palais de la Moncloa.