Stellantis et le gouvernement marocain ont inauguré l’extension de l’usine automobile de Kénitra, marquant une nouvelle phase dans un partenariat industriel lancé en 2016. Cette expansion, hautement symbolique, s’accompagne de projets d’envergure qui consolident la place du Maroc dans la chaîne de valeur mondiale du secteur automobile.
À cette occasion, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a salué un partenariat «exemplaire à plus d’un titre». Il y voit la concrétisation d’un engagement mutuel fort et la traduction de la vision industrielle portée par le Royaume, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Pour Akhannouch, la relation avec Stellantis reflète également la confiance des investisseurs internationaux envers le Maroc, devenu un hub stratégique dans la région.
Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, a, de son côté, mis en avant le bond franchi avec cette extension : «Le site de Kénitra atteint désormais une capacité de production de plus d’un million de véhicules par an.» Il a souligné que cet investissement dépasse le simple doublement des capacités : il incarne «une ambition partagée» et «un renforcement de notre souveraineté industrielle et technologique». À travers une intégration locale accrue et la création d’emplois qualifiés, cette collaboration incarne selon lui l’excellence du «Made in Morocco» automobile.
Une dynamique industrielle soutenue et des objectifs largement dépassés
Samir Cherfan, directeur des opérations de Stellantis pour la région Moyen-Orient et Afrique, a insisté sur la solidité du partenariat initié en 2016 : «Depuis le début de cette collaboration, Stellantis a livré au-delà des engagements initiaux, dans une logique de création de valeur pour le pays.»
Le site de Kénitra, fruit d’un accord-cadre ambitieux, a largement dépassé ses objectifs initiaux :
- Phase 1 : construction et lancement de l’usine, inaugurée en juin 2019 par Sa Majesté le Roi.
- Phase 2 : doublement anticipé de la capacité, portée à 200 000 véhicules dès 2020, soit trois ans avant l’échéance prévue.
Forte de ces résultats, Stellantis a décidé d’approfondir ce partenariat stratégique via plusieurs projets majeurs :
- Production de moteurs : 350 000 unités par an, avec une nouvelle génération de moteurs MHEV (Mild Hybrid) assemblée depuis mai 2025. La phase d’usinage suivra en novembre 2026.
- Micromobilité : montée en puissance de la production des Citroën Ami, Opel Rocks-e et Fiat Topolino, passée de 20 000 à 70 000 unités par an depuis janvier 2025.
- Mobilité électrique : lancement, dès juillet 2025, d’une gamme 100 % électrique de véhicules à trois roues, avec une capacité annuelle de 65 000 unités, conçue par les ingénieurs marocains du centre technique de Stellantis à Casablanca (ATC), fort de 4 000 talents directs et indirects.
Au total, la capacité annuelle de production liée à la micromobilité s’élève désormais à 135 000 unités.
Le Maroc, plateforme industrielle et technologique à l’horizon 2030
En parallèle, Stellantis a lancé sur le site de Kénitra la production de bornes de recharge électriques, avec une capacité annuelle de 204 000 unités. Un signal fort en faveur de la transition énergétique et des engagements durables du groupe, en cohérence avec son plan stratégique «Dare Forward 2030».
L’impact économique de ce partenariat ne s’arrête pas là. Le volume des achats auprès des fournisseurs marocains devrait dépasser 6 milliards d’euros d’ici 2030, avec un taux d’intégration locale projeté à 75 %. De quoi asseoir davantage la position du Maroc comme plateforme industrielle majeure du secteur automobile à l’échelle internationale.
Autre jalon important : le lancement, en février 2026, de la production des véhicules de la plateforme Smart Car. Ce nouveau segment permettra de doubler la capacité initiale de production de l’usine de Kénitra, passant de 200 000 à 400 000 véhicules par an. En incluant les lignes de micromobilité, la capacité totale du site atteindra 535 000 véhicules par an.
L’extension du site aura aussi un impact social significatif. Employant déjà 3 500 collaborateurs, l’usine de Kénitra prévoit de créer plus de 3 000 emplois additionnels dans les années à venir. Un chiffre qui reflète l’ambition partagée de Stellantis et du Royaume en matière de formation, de montée en compétences et de valorisation des talents locaux.