« Il était frêle, mais il faisait des choses avec le ballon que personne ne pouvait faire, se rappelle Stéphane Moulin, entraîneur de la réserve au SCO d’Angers auprès de La Dernière Heure après que Boufal est remonté en Ligue 1. J’ai insisté pour que le club le garde, car je voyais tellement de qualités chez ce garçon que sa taille n’allait pas poser problème. C’était un petit phénomène avec une maîtrise technique individuelle hors norme lui permettant de faire ce qu’il voulait avec le ballon. Un magicien qui avait le talent pour aller dans les plus grands clubs du monde. » Le 3 septembre dernier, le natif de Paris a rejoint l’Union Saint Gilloise pour une durée de deux saisons.
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Formé à Angers SCO, Boufal intègre pour la première fois l’équipe première qui évolue alors en Ligue 2 l’été 2013. Son talent impressionne. Il n’avait cependant pas pu se montrer décisif (0 but, 2 assists). « Il avait encore un retard physique qui l’obligeait à travailler plus, continue Stéphane Moulin alors promu à la tête de l’équipe première. Lors de sa seconde saison, il fait six premiers mois fabuleux. Je me souviens d’un but qu’il marque contre Dijon où il fait danser façon carnaval cinq adversaires avant de marquer. Lors d’un déplacement à Orléans, on est mené 2-0 et on gagne finalement 2-3 avec une masterclass de Boufal. Sa confiance, couplée à son insouciance, le poussait à tenter un sixième dribble quand il en avait raté cinq juste avant ». Boufal réussit tout de même à marquer les esprits. « Il avait cette capacité à faire gagner un match à lui tout seul, se souvient le journaliste Gildas Crozon qui l’a suivi à ses débuts pros. C’était un joueur insaisissable qui avait appris à dribbler dans des matchs de futsal avec ses amis lors desquels le but était de réussir un dribble plutôt que de marquer un but. Cela pouvait par contre le pousser à avoir cette tentation individualiste avec Angers ».
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Grâce à sa grosse demi-saison, il rejoint la Ligue 1 et Lille pour 3 millions d’euros. Une belle progression pour le gamin d’Angers. « Son jeu de rupture a vite plu aux dirigeants lillois, commente Joël Domenighetti qui suit le Losc pour L’Équipe. Il avait la capacité d’éliminer plusieurs adversaires dans des petits périmètres grâce à des gestes rares et la faculté de prendre la profondeur via ses accélérations. Comme tous les joueurs de talent, il fallait parfois le secouer, car la barre était mise assez haut. Une comparaison avec Eden Hazard ? Impossible, Eden était un joueur de classe mondiale sans équivalent à Lille. Ils sont tous les deux talentueux, explosifs et ont une gestuelle assez fluide mais le problème de Sofiane était son manque de consistance. »
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Transféré à Southampton FC en Premier League, Boufal atteint la finale de la Coupe de la Ligue anglaise en 2017. La moisson de sa première saison est toutefois maigre : un seul but inscrit. « C’est un joueur talentueux comme Hazard ou Messi, lance à l’époque son entraîneur Claude Puel. Il a le même côté spécial que Ben Arfa, mais il faut rester patient avec lui, car il est encore jeune ». Il est par la suite prêté pendant une saison à Celta de Vigo. « Il amenait de la joie dans nos matchs, se souvient son ex-coéquipier à Vigo Dennis Eckert Ayensa, passé cet été de l’Union au Standard. Il demandait souvent le ballon pour pouvoir faire la différence balle au pied. Il était important dans notre lutte pour le maintien, car il pouvait amener le danger à n’importe quel moment. C’est le genre de joueur pour lequel les gens se déplacent au stade. »
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Boufal retourne à Southampton FC pour une saison, Celta n’ayant pas levé pas l’option d’achat de 17 millions d’euros. Il inscrit cinq buts et fournit cinq passes décisives en 84 matchs. En 2020, il signe son retour Angers SCO pour quatre saisons. À l’approche du Mondial Qatar 2022, le joueur marocain se montre peu offensif en club. Lors de la coupe du monde, il brille avec la sélection marocaine qui a atteint pour la première fois de son histoire le dernier carré de la compétition. Les Lions de l’Atlas ont battu de grandes nations de football comme la Belgique. « Certains à Angers étaient surpris de le voir réaliser des efforts défensifs avec sa sélection qu’il ne faisait pas en club », sourit Thomas Doucet au sujet de Boufal. Après le tournoi, sa valeur marchande était très élevée et Angers n’a pu le garder. Boufal s’envole pour le Qatar et rejoint Al-Rayyan pour 6 millions d’euros. Une expérience peu concluante : il marque 4 buts, fourni 2 assists en 16 matchs en une saison et demie. Une blessure l’éloigne des terrains de septembre 2023 à mai 2024.
