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Saint Levant communie avec le public marocain au cri «Free Palestine»


Arabe, français ou anglais, dans le texte. Le chanteur palestinien Saint Levant transcende les frontières linguistiques et culturelles, à l’image des valeurs prônées par le festival Gnaoua qui se veut être «un grand espace de dialogue social, de rencontres et de convivialité». Ses morceaux, fusionnant hip-hop et RnB orientalisé, séduisent une audience multigénérationnelle et génèrent des millions de vues sur ses différentes plateformes. Son engagement envers ses racines et son peuple se manifeste dans chaque note, chaque parole.

Hier soir, l’artiste a performé sur la scène emblématique de Moulay Hassan à Essaouira, enflammant la deuxième soirée de la 25e édition du Festival Gnaoua. Le Franco-Palestinien, Marwan Abdelhamid, s’est présenté vêtu de noir, dévoilant ses tatouages symboliques, parmi lesquels figurent le territoire palestinien avant colonisation ainsi qu’une pastèque, emblème de la résistance palestinienne.

Accessoirisé d’un collier et d’une bague, prenant également la forme de la Palestine, ainsi que d’un keffieh argenté, il a livré une performance puissante et engagée, portée par des textes dénonçant l’injustice et la souffrance de son peuple. Devant un public orné de keffiehs et de drapeaux palestiniens, acclamant le slogan «free Palestine», il a dénoncé avec ferveur le génocide en cours à Gaza, appelant à la «solidarité» et à la «paix». Lors de sa prestation à Essaouira, Saint Levant a enchaîné les titres emblématiques et engagés tels que «Deira», «I Guess» et «From Gaza with Love», tout en partageant des fragments de son parcours. «Vive la Palestine, vive le Maroc», a-t-il clamé en arabe à la fin de son concert devant un public marocain ému, répondant en coeur en chantant l’hymne marocain.

©Yabiladi - Gwendydd Vaillié ©Yabiladi – Gwendydd Vaillié

Le parcours multiculturel de Saint Levant 

Né le 6 octobre 2000 à Jérusalem, l’artiste a grandi au cœur du conflit israélo-palestinien, alors que la seconde Intifada faisait rage. Sa mère, Franco-algérienne, et son père, Palestino-serbe, lui ont transmis une multiculturalité en rhizome. Jusqu’à ses sept ans, il a vécu en Palestine avant que sa famille ne soit contrainte de fuir les violences pour s’installer en Jordanie en 2007. À l’âge de dix-sept ans, il part pour Santa Barbara, en Californie, où il commence à se faire un nom sur la scène musicale. C’est lorsqu’il fête ses 22 ans que sa carrière prend un tournant décisif grâce au buzz généré par son titre «Very Few Friends».

Un artiste engagé 

Les événements tragiques du 7 octobre 2023, marqués par l’attaque terroriste du Hamas et les bombardements israéliens, renforcent sa détermination à porter la cause palestinienne en bandoulière dans ses créations artistiques. Désormais, toute son énergie créatrice est dédiée à cette lutte, une mission qu’il assume pleinement sur scène et sur les réseaux sociaux. Ses anciennes publications, témoins de ses débuts plus légers, ont laissé place à une ligne éditoriale militante.

Par exemple, son album «Deira», sorti le 7 juin dernier, en collaboration avec le jeune rappeur gazaoui Mc Abdul, est un hommage à l’hôtel que son père avait construit à Gaza, détruit lors de bombardements israéliens. Le refrain poignant de la chanson – titre évoque les «nuits difficiles» et les «grands rêves» de ceux qui espèrent atteindre leurs seize ans, sans jamais trouver de terre semblable à la Palestine.





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