Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, prévoit une visite à Paris, a révélé ce lundi 28 juillet Africa Intelligence. Lors de cette rencontre, dont la date reste à confirmer, il s’entretiendra avec son homologue français, Jean-Noël Barrot, pour discuter du «plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, soutenu par Emmanuel Macron», précise le média francophone. «L’Élysée souhaite que le Maroc présente un calendrier concret pour la mise en œuvre des 35 mesures envisagées dans le projet d’autonomie», proposé en 2007 au Conseil de sécurité.
Il est utile de rappeler que l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, avait demandé au royaume de détailler son plan. «L’autonomie gouvernementale doit être « sérieuse ». Cela correspond à ma conviction et à ma demande que l’initiative marocaine d’autonomie soit expliquée plus en détail, et que les pouvoirs délégués à une entité véritablement autonome au Sahara occidental soient clarifiés», avait-il déclaré le 14 avril lors d’une réunion à huis clos des Quinze.
Quelques mois plus tôt, depuis la tribune de l’instance exécutive de l’ONU, de Mistura avait noté que «le plan marocain en trois pages semble gagner du terrain au niveau bilatéral (…) Je pense que cela crée également une attente, peut-être même un droit, de mieux comprendre ce que ce plan implique. Un droit pour les personnes concernées de mieux comprendre ce qui est proposé. Un droit pour ce Conseil, le Secrétaire général des Nations Unies et moi-même d’évaluer les détails de la voie possible à suivre».
Un dossier bilatéral en jeu
Au-delà de la question du Sahara occidental, la visite de Nasser Bourita à Paris pourrait également préparer un événement marquant dans l’agenda bilatéral. En effet, Rabat et Paris commémoreront, le 6 novembre prochain, le 70e anniversaire de la signature de la Déclaration de Celle-Saint-Cloud. Le président Emmanuel Macron a proposé au roi Mohammed VI de célébrer cet événement historique, marquant la fin du protectorat et l’indépendance du Maroc, par la conclusion d’un nouveau cadre de partenariat.
«Pour projeter notre relation bilatérale vers l’avenir et concrétiser cette ambition et ces projets, j’ai proposé à Sa Majesté le Roi Mohammed VI que la France et le Maroc soient liés par un nouveau cadre stratégique qui pourrait être signé 70 ans après l’accord de Celle-Saint-Cloud (le 6 novembre 1955, ndlr), à l’occasion d’une visite d’État en France que Sa Majesté a acceptée», avait annoncé le président dans son discours au Parlement marocain du 30 octobre 2024.
L’objectif de ce nouveau cadre de partenariat franco-marocain «est de permettre aux deux pays de mieux répondre à l’ensemble des défis auxquels ils sont confrontés, en mobilisant tous les secteurs pertinents de la coopération bilatérale, régionale et internationale. Le Royaume du Maroc serait ainsi le premier pays hors de l’Union européenne avec lequel nous nous engagerions aussi intensément», avait-il expliqué.
Le roi et le président ont alors décidé de nommer un comité de suivi paritaire chargé de présenter des propositions pour le «nouveau cadre stratégique» des relations maroco-françaises.