La rougeole a particulièrement touché le milieu carcéral au Maroc (122 cas, dernières données), mais d’autres lieux de brassage social ne sont pas épargnés. Après les déplacements au cours des dernières vacances scolaires, le risque épidémique s’amplifie. L’éclosion de cette épidémie met en danger la vie, la santé, la vie scolaire, socioéconomique et les enjeux du pays, souligne le Dr Tayeb Hamdi, médecin, chercheur en politiques et systèmes de santé.
Dans une analyse, le spécialiste estime que les mesures prises contre la maladie demeurent nécessaires, mais sont encore « insuffisantes » pour lutter contre une possible épidémie. « Il est nécessaire d’arriver à une immunité collective. Car, sans elle, pas de retour à la normale », fait savoir Dr Hamdi. Il existe, à l’en croire, un risque d’émergence d’autres maladies infantiles.
« Des enquêtes sont nécessaires pour comprendre le relâchement de la surveillance des maladies infantiles, de la vaccination, de l’offre vaccinale et de l’hésitation des parents », souligne ainsi Dr Hamdi. Ce dernier livre d’ailleurs plusieurs pistes pour freiner la propagation de la rougeole. Il appelle à la vaccination des enfants suivant le calendrier vaccinal, au lieu de se contenter uniquement des campagnes de rattrapage. Le Maroc a lancé, ce lundi, une campagne de rattrapage vaccinal en milieu scolaire.
Autre piste de solution préconisée par Dr Hamdi, la reprise et le rattrapage vaccinal contre les autres maladies infantiles. Car, souligne-t-il la baisse du taux de vaccination « ne concerne pas la rougeole seule, les autres éléments du calendrier vaccinal sont certainement en dessous des taux de protection, d’où le risque de voir surgir d’autres maladies comme la coqueluche, la diphtérie, la poliomyélite et autres ».
Par ailleurs, le spécialiste appelle à sensibiliser l’ensemble des adultes, nés après 1980, non complètement vaccinés et n’ayant jamais attrapé la rougeole à se faire vacciner, surtout parmi les groupes à risque.
E.M.G.