Vendredi, le frère d’Adnane Mahroug, blessé lors des tirs dans la rue Alfred Orban à Forest le 5 juillet 2020, a livré son témoignage. Ce jour-là, il dit avoir appris par appel téléphonique que des coups de feu avaient été tirés dans le quartier Orban et que son frère avait été touché. Il « venait de terminer son service dans une chaîne de restauration rapide vers 1h00 », rapporte La Dernière Heure. Il prend alors son scooter et se rend sur les lieux. « J’ai vu une personne sous un drap blanc. J’ai cru que c’était mon frère, puis j’ai appris que c’était Soufiane Benali. Et j’ai alors directement pensé : c’est Mohamed-Amine Dardour qui a fait ça », a-t-il affirmé.
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Le témoin avait des raisons de penser que Mohamed-Amine Dardour serait derrière la fusillade. « Soufiane m’avait dit que Mohamed-Amine avait menacé son frère, qu’on l’avait fait entrer dans un appartement où il y avait des armes et des balles. Soufiane m’a dit : “je me suis bagarré avec mon frère à propos de cette histoire-là” », a-t-il déclaré. Le frère d’Adnane Mahroug poursuit : « Le lendemain, j’ai contacté Younes Bakkali parce que je savais qu’il avait quelque chose à voir avec cette histoire. Il est tout le temps là, devant le salon-lavoir sur la “place” Orban, et le jour des faits il n’était pas là. Personne de la bande n’était là. C’est très bizarre. Je lui ai dit : “si j’entends que t’as à voir avec l’histoire, je vais te frapper” ».
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Soufiane Benali a été abattu de deux balles dans la nuit du 4 au 5 juillet 2020 dans son quartier, rue Orban, à Forest. Deux de ses amis âgés de 17 et 19 ans s’en sortent, eux, grièvement blessés. Youssef Jeddi et Mohamed-Amine Dardour s’étaient présentés spontanément à la police après le meurtre pour clamer leur innocence. Leur version des faits ne convainc guère les policiers. Après leur placement sous mandat d’arrêt pour assassinat, tentative d’assassinat et menaces verbales, ils avaient été renvoyés devant la cour d’assises en 2022, tout comme un troisième suspect, Younes Bakkali.
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Ces trois individus sont accusés d’être auteurs ou co-auteurs de l’assassinat de Soufiane Benali et de tentative d’assassinat sur les deux blessés. Selon l’enquête, Dardour et Jeddi seraient les tireurs, tandis que Bakkali aurait alerté les deux premiers de la présence de Soufiane Benali devant le salon-lavoir de la rue Alfred Orban. Il ressort des investigations policières que Dardour, qui était à la tête d’une association de malfaiteurs active dans la vente de cannabis et de cocaïne depuis 2018, dont l’un des « points de vente » était le quartier Orban, aurait décidé de s’en prendre à Soufiane Benali parce qu’il lui faisait concurrence. Les deux bandes de dealers rivales : celle de la place Orban – lieux du crime – et celle de la place Saint-Antoine (de Padoue), distantes de moins de 500 mètres voulaient se neutraliser pour s’approprier le point de vente de stupéfiants, avait rapporté La Capitale.