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Retrait de l’étude du Pr Raoult sur l’hydroxychloroquine, base du protocole au Maroc


Après une crise sanitaire et quatre ans de polémique, l’étude de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille préconisant l’hydroxychloroquine dans le traitement de la Covid-19 a été officiellement retirée. Signée par une équipe de 18 scientifiques, dont les professeurs Didier Raoult et Philippe Gautret, cette recherche a finalement montré des «problèmes liés à la méthodologie et à l’éthique de publication», ou encore à «la conduite appropriée de la recherche impliquant des participants humains».

Selon Elsevier, éditeur de l’International Journal of Antimicrobial Agents qui a diffusé les résultats en mars 2020, «trois des auteurs» ont exprimé ultérieurement leurs réserves à ce sujet. Citée par Franceinfo, la note justifiant cette rétractation indique aussi que «les auteurs n’ont pas argumenté de manière convaincante pour leur défense», dans le contexte des débats sur l’inefficacité de la molécule et des recherches scientifiques contradictoires. Le média français souligne ainsi que «la rétractation officielle de l’étude en invalide les résultats».

Pour prendre cette décision majeure, l’éditeur affirme avoir eu recours à un «expert impartial agissant en tant que conseiller indépendant en matière d’éthique de l’édition». Il a eu pour mission d’enquêter sur l’article, concluant ainsi sur «le non-respect des règles autant que sur la manipulation ou l’interprétation des résultats». Au fil des années, la communauté scientifique a notamment prouvé que l’utilisation de l’hydroxychloroquine était associée à des effets indésirables d’une importante gravité, y compris cardiovasculaires.

L’usage de l’hydroxychloroquine abandonné par le Maroc en 2023

Dans cette étude, l’hydroxychloroquine est associée à un antibiotique (l’azithromycine). Au Maroc, le ministère de la Santé a rapidement basé son protocole anti-Covid-19 sur les conclusions des professeurs Raoult et Gautret.

Mais avec la levée de l’état d’urgence sanitaire dans le royaume et après la parution de nombreuses études scientifiques qui remettent en question le rôle de l’hydroxychloroquine dans la prise en charge des patients atteints de Covid-19, une nouvelle mise à jour du Manuel de procédures de veille et de riposte a supprimé l’usage de la molécule.

Rendue publique en mars 2023, cette mise à jour du traitement pour les cas symptomatiques ne comprend que les «Vitamine C 1000 mg (1 comprimé le matin et 1 comprimé l’après-midi, pendant 7 jours)», «Vitamine D» et «Paracétamol et autres médicaments selon le tableau clinique».

Sur la base de la même mise à jour, le traitement curatif chez les adultes et patients vulnérables présentant des facteurs de risque repose sur des prises de «Nirmatrelvir/Ritonavir 300/100 mg x 2/jour» ou «Molnupiravir 800 mg x 2/jour» pour une durée de 5 jours.

Dans les deux cas, ce protocole a ainsi abandonné l’usage de «sulfate d’hydroxychloroquine», adopté dans la troisième mise à jour du manuel, en janvier 2022, lors de la propagation du variant Omicron.





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