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Quand l’Espagne introduisit le journalisme au Maroc à travers «El Eco de Tetuan»

Quand l’Espagne introduisit le journalisme au Maroc à travers «El Eco de Tetuan»


Tétouan, située à quelques kilomètres du détroit de Gibraltar, était l’une des premières villes marocaines à voir l’apparition des journaux. Au XIXe siècle, le journalisme a fait son chemin vers le royaume à travers l’Espagne, au moment où l’armée ibérique combattait les troupes marocaines lors de la guerre maroco-espagnole.

Plusieurs sources historiques s’accordent à dire que «El Eco de Tetuan» était la première publication en langue espagnole à être imprimée et vendue dans le nord du Maroc. L’idée a été initiée par l’écrivain et journaliste espagnol Pedro Antonio de Alarcón, qui avait rejoint, en 1859, l’opération militaire espagnole au Maroc. C’était la même année où les Espagnols avaient décidé de combattre dans le cadre de «La Guerra de África», essentiellement à Tétouan.

El Eco de Tetuan et l’armée espagnole

Un article publié par El Rincón de Sidi Ifni, une plateforme à destination des Marroco-espagnols, revient sur l’histoire d’El Eco de Tetuan. Le journal est apparu en mars 1860 pour que Pedro Antonio de Alarcón garde une trace de son périple au Maroc et qu’il continue à faire le travail qui le passionnait.

Cependant, El Eco de Tetuan n’a vu le jour que pour un seul numéro avant de disparaître. C’était le premier journal à être imprimé dans le royaume, avec l’aide des militaires espagnols.

Plus tard, El Noticiero de Tetuán apparut, créé par deux soldats de l’armée espagnole, déployés dans la ville lors de la guerre de Tétouan. «Sur sa Une, il était écrit qu’un numéro serait diffusé tous les deux-trois jours», écrivait El Rincón de Sidi Ifni. Le journal ne comportait que quatre pages, à cause de la pénurie de papier, et était une publication militaire amateur.

«El Noticiero de Tetuán a produit 89 numéros et visait les militaires en général», explique la même source. Son slogan était «un journal pour les intérêts de l’Espagne en Afrique» et serait le premier journal espagnol à montrer de l’intérêt pour le continent.

En 1861, El Noticiero avait arrêté de publier, puisque la guerre était terminée. L’une des clauses du traité de Wad-Ras forçait l’armée et la presse espagnole à se retirer.

Toutefois, d’autres sources historiques suggèrent qu’El Noticiero de Tetuán n’était qu’une extension d’El Eco de Tetuan. Lors du 150e anniversaire du journal, Granada Hoy écrivit un article selon lequel les deux journaux représentaient la bataille des soldats espagnols à travers les mots, quand ils s’étaient rendu compte qu’une machine à écrire était plus puissante que toutes les armes qu’ils avaient à leur disposition.

«Le journal était dirigé par des soldats espagnols qui travaillaient vêtus de leur uniforme militaire, avec leurs armes à leurs côtés», écrit la même source.

Pedro Antonio de Alarcón avait écrit, lors de la création du journal : «Je veux qu’ils se rappellent qu’en 1860, l’armée espagnole était là… Elle avait imprimé un journal à Tétouan qui défendait des valeurs et des idées.»

Les journaux locaux au nord du Maroc

En 1880, la majorité des pays européens et les États-Unis décidèrent de préserver l’intégrité territoriale du Maroc et de maintenir des opportunités de commerce équitables pour tous. L’objectif était au cœur d’un accord signé la même année à Madrid.

Cette rencontre, organisée par l’Espagne, était une opportunité pour discuter du journalisme dans le royaume et de la manière dont les clauses de l’accord pouvaient être diffusées à travers la presse. Selon El Rincón de Sidi Ifni, la conférence créa les bases du journal Al-Moghreb Al Aksa. Ce dernier est apparu le 28 janvier 1883 en tant qu’hebdomadaire de quatre pages.

La délégation espagnole de Tanger avait financé le journal pour publier des reportages locaux et internationaux. Lors de la même année, Tanger Gazette, un journal hispanophone, fut créé.

La mode était lancée et d’autres journaux émergèrent, tels que l’hebdomadaire satirique «The African» en 1885 et le journal «El Echo Mauritano» (basé à Tanger) en 1886 ainsi que le mensuel «La duda del Progreso marroquí» en 1888.

Eco de Tetuan fit son retour en 1911, suite à la requête d’un diplomate espagnol, avec le même objectif statué par Alarcón lors de sa création. Les numéros continuèrent jusqu’en 1929. D’autres journaux sont apparus plus tard lors de la guerre civile en Espagne, visant les petites villes de la région nord du royaume.

Zamane cite plusieurs journaux créés lors de cette période : El Rincón en 1917, Predictor (1952), El Hoyo in Oued Laou (1953), Atkaten (1947), La Voz de mi Escuela (1949), La Campana (1947), El Eco de Laucien (1913) et El Tanquista in Lauzien.

Dans ce sillage, la ville de Larache connut la création de 25 journaux, dont six quotidiens : Hispania, le premier journal de Larache (1914), La Correspondencia de Africa (1915), El Popular (1916), Diario Marroquí (1920), Heraldo de Marruecos (1923) et Diario de Larache (1946).

Combattre la propagande

Bien des années après l’initiative espagnole, des journaux francophones émergèrent lors du protectorat français à partir des années 1920. L’Echo du Maroc et la Vigie Marocaine commencèrent à être diffusés et la création du groupe de presse MAS permit l’apparition de Farmhouse et Le petit marocain.

Pour contrer les idées véhiculées par ces journaux qui servaient la propagande française et espagnole, les nationalistes marocains lancèrent leurs propres journaux. Ces derniers diffusaient des idées en défense de l’indépendance du Maroc. Des figures comme Abdelkhalek Torres, Mohamed Bennouna et Mohamed Al Ouazzani initièrent des plateformes en arabe, comme Al Salam, Al Hayat, ainsi que l’hebdomadaire francophone L’Action du Peuple.





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