Alors que Staffan de Mistura s’apprête à mener de nouvelles consultations dans les semaines à venir avec toutes les parties impliquées dans le dossier du Sahara occidental, le Polisario ravive sa vieille revendication pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Une option que les Nations unies ont écartée depuis l’année 2000, et à laquelle le Front avait pourtant contribué. Retour sur un épisode historique marquant.
Le 20 juin 2000, l’ancien secrétaire général de l’ONU, le Ghanéen Kofi Annan, présentait aux membres du Conseil de sécurité un nouveau rapport sur les derniers développements concernant le Sahara. Il y reconnaissait que «le processus d’identification» des Sahraouis censés participer au projet de référendum, ainsi que toutes les activités liées à la mise en œuvre du plan de règlement, à l’exception du maintien du cessez-le-feu, étaient dans l’impasse depuis fin 1995.
Kofi Annan n’hésitait pas à attribuer ce blocage au «Front POLISARIO», qui avait jugé inacceptable l’identification des membres des «Tribus del Norte» (tribus du Nord) et des «Costeras del Sur» (du littoral atlantique) figurant dans le recensement espagnol de 1974, a-t-il déclaré.
Kofi Annan met fin au mandat de la Commission d’identification
En effet, selon un autre document consulté par Yabiladi datant de 1974, l’Espagne avait recensé 3 131 personnes des «tribus du Nord» et environ 30 000 candidats n’appartenant pas aux factions des Rguibates, sur un total de 72 370 individus. Face à cette impasse, l’ex-secrétaire général de l’ONU avait informé le Conseil de sécurité que «la présence civile de la MINURSO avait été réduite au bureau politique et sa présence militaire diminuée de 20 %».
Kofi Annan avait également souligné dans son rapport que la partie marocaine regrettait l’annulation de «quelque 7 000 requérants qui, selon le Maroc, devaient être réinscrits sur les listes» du référendum.
Le royaume avait affirmé que «le droit à l’autodétermination impliquait le droit de tous les Sahraouis à décider de leur destin». «Le Maroc avait ajouté qu’il ne participerait pas à un référendum où tout Sahraoui admissible ne serait pas autorisé à voter», a encore expliqué Kofi Annan.
En raison du refus du Polisario de permettre à plusieurs milliers de Sahraouis de participer au référendum, Kofi Annan avait, en janvier 2000, mis fin au mandat de la Commission d’identification des électeurs éligibles au scrutin référendaire. Cette option de résolution du conflit a depuis disparu des résolutions du Conseil de sécurité. Entre 1993 et décembre 1999, la Commission n’avait pu identifier que 2 130 candidats habilités à voter sur une liste de 51 220 requérants au Sahara occidental.