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Quand le conflit algérien s’exportait hors de ses frontières


Le 24 août 1994, le terrorisme international frappe pour la première fois le Maroc. Sa cible ? L’hôtel Atlas Asni à Marrakech. Ses victimes ? Deux touristes espagnols qui se trouvaient dans le hall de l’établissement au moment de la fusillade. Derrière les fournisseurs du matériel explosif se cachent de jeunes Français d’origine maghrébine : Stéphane Aït Idir, Rédouane Hamadi et Tarek Fellah.

Le recruteur, Abdelilah Ziyad, faisait partie du groupe mais n’avait pas pris part à l’assaut ; il a été condamné à huit ans de prison. Après sa libération, il s’est reconverti en prêcheur radical dans des mosquées en France. Les quatre terroristes avaient également projeté de commettre d’autres actes visant des pôles touristiques répartis dans plusieurs villes du royaume.

Pour Rabat, l’identité du véritable commanditaire ne pouvait être que l’Algérie. Persuadé de la responsabilité de son voisin, le roi Hassan II ordonne d’imposer le visa aux ressortissants algériens souhaitant se rendre au Maroc. Alger ne se contente pas de la réciprocité en instaurant la même mesure aux Marocains, mais fermera tout simplement ses frontières terrestres avec le royaume. Les relations entre les deux voisins entament alors un long tunnel d’incertitude qui se prolonge encore aujourd’hui. 

Après le Maroc, la France

L’attentat d’Asni marque un tournant dans le conflit qui se jouait en Algérie durant les années 90. Pour la première fois, un autre Etat est touché par les éclats de bombes qui y explosaient presque quotidiennement, faisant entre 60 000 et 150 000 morts pendant la décennie noire. Seize ans après la fusillade, un ex-agent des renseignements militaires algériens, Karim Moulay, réfugié à Londres, révélait l’implication du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) dans l’attentat.

La fusillade d’Asni était-elle un message aux responsables marocains les invitant vivement à prendre leurs distances avec les partisans du Front islamique du salut (FIS) ? Dans tous les cas, il est envoyé seulement un an après la décision de Hassan II de remettre aux autorités algériennes un chef militaire du Groupe islamique armé (GIA), Abdelhaq Layada, qui avait fui son pays pour trouver refuge au royaume, précisément à Oujda. Une main tendue qui ne semble pas avoir été appréciée à sa juste valeur.

Un an après l’attentat d’Asni, le conflit algérien commence alors sa deuxième phase d’expansion internationale. Cette fois, il jette l’ancre en France. Le même GIA, fortement infiltré par le DRS, a commis des attentats et assassiné un imam algérien (Abdelbaki Sahraoui le 11 juillet 1995) dans l’Hexagone. Une série noire inaugurée seulement deux mois après l’élection de Jacques Chirac à la présidence de la république. Et ce n’était pas un simple hasard.





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