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Quand des pilotes américains aidaient la France dans la guerre du Rif


Les Etats-Unis n’ont pas toujours été du côté du Maroc, ou du moins par le passé. Une traduction du livre «Des Américains dans la guerre du Rif», de William Dean, publiée dans la revue historique des armées revient sur l’aide des américains à l’armée française pour pouvoir contrer les soldats du résistant Abdelkrim El Khattabi.

Tout part de Charles Willoughby, un haut gradé américain admirateur de Franco et de Mussolini, qui comparait la tactique des français et des espagnols pendant la guerre du Rif et analysait le conflit sous un angle racial. Alors que la France était engagée sur d’autres terrains et surveillait de près la situation en Europe au lendemain de la Grande guerre, elle s’est retrouvée avec des effectifs insuffisants pour faire face aux résistants marocains.

Les contingents africains ne suffisent pas

Après avoir déployé des soldats venus de Tunisie, d’Algérie et d’Afrique de l’Ouest (tirailleurs sénégalais), elle ne parvenait toujours pas à prendre le dessus sur les combattants rifains qui ont lancé une grande offensive en 1925. Le nouveau gouvernement de Paul Painlevé (président du Conseil français) ne trouva qu’un seul moyen de réagir à ce revirement stratégique. En juillet 1925, Painlevé va opérer un changement radical après avoir reçu une proposition du colonel américain, Charles Sweeney, qui avait servi dans la Légion étrangère pendant la Première Guerre mondiale puis dans l’armée américaine.

Sweeney proposa à Painlevé de créer une escadrille de pilotes américains avec des anciens de l’escadrille Lafayette. Painlevé, puis plus tard le ministre des Affaires étrangères, Aristide Briand, approuvent la création de cette escadrille, d’après un télégramme envoyé à Lyautey le 10 juillet 1925.

L’escadrille chérifienne voit le jour

L’escadrille verra donc le jour pour faire face à Abdelkrim. Elle sera composée de pilotes américains et accomplira une centaine de missions entre le mois d’août et la fin du mois d’octobre. Lorsqu’elle est arrivée en terre marocaine, elle comptait neuf officiers et sept sous-officiers ainsi que sept appareils. Un colonel français fut aussi affecté à l’escadrille en tant que co-commandant. Les Français fournirent le personnel technique et logistique, soit neuf sous-officiers et cinquante engagés. Pour sa part, le sultan marocain, Moulay Youssef, procura les uniformes aux Américains et solda également les personnels de l’escadrille. 

Les missions d’interdiction, ISR et CAS de l’escadrille américaine étaient souvent effectuées à basse altitude à des vitesses de 130 à 160 km/h. Cependant, avec la défense anti-aérienne efficace des Rifains (plus de 20 appareils français déjà abattus), l’escadrille ne se présentait pas en terrain conquis.

La fin des mercenaires américains 

Poursuivant la guerre, la France s’allie militairement à l’Espagne et les deux vont déployer quelque 300 000 soldats pour faire face aux résistants rifains. Les français et espagnols déclenchèrent deux attaques en mouvement de tenaille à partir du nord et du sud contre les forces d’Abdelkrim. Vaincue, l’armée du résistant se retira dans les parties les plus inaccessibles des montagnes dur Rif, mais poursuit ses actes de guérilla jusqu’en mai 1926. Cette défaite aura également précipité la fin de l’escadrille chérifienne.

En novembre 1925, alors que toute l’aviation s’était retirée dans ses bases d’hiver, plus aucune raison opérationnelle ne justifiait le maintien de l’escadrille dirigée par les américains. De plus, le secrétaire d’État américain aux Affaires étrangères, Frank Kellogg, était dès le départ opposé à l’existence de cette unité et l’opinion nationale ne voulait plus voir les Etats-Unis s’engager dans une guerre. Et avec Paul Painlevé, qui vit son gouvernement tomber le même mois, il n’avait donc plus aucune raison de renouveler le contrat des mercenaires américains.





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