Ce samedi, le «camp Rabouni», siège administratif du Polisario, a été le théâtre d’une manifestation devant les locaux de la délégation du Haut-Commissariat aux Réfugiés. Des familles sahraouies, endeuillées par la mort de leurs proches aux mains de l’armée algérienne, ont exprimé leur colère.
La mobilisation n’a toutefois pas été massive, avec seulement une vingtaine de personnes, principalement des femmes et quelques hommes. La crainte de représailles de la part des milices armées du Polisario et des soldats algériens, ainsi que des enjeux tribaux, ont dissuadé de nombreux manifestants potentiels. De plus, le Polisario a empêché les habitants du «camp Dakhla» de rejoindre le «camp Rabouni» pour dénoncer les récents meurtres commis par l’armée algérienne.
Ce sit-in, organisé devant une représentation de l’ONU, intervient alors que les attaques de l’armée algérienne contre les Sahraouis des camps de Tindouf se poursuivent. Le dernier incident en date s’est produit hier dans le «camp de Laayoune», comme l’indique le Forum de Soutien aux Autonomistes de Tindouf (FPRSATIN).
Deux jeunes de la tribu des Oulad Dlim, à bord d’un véhicule, cherchaient un proche disparu dans des circonstances encore floues lorsqu’ils ont essuyé des tirs de soldats algériens. Les balles ont touché leur voiture, la mettant hors d’usage. Heureusement, les deux Sahraouis ont survécu et ont pu regagner à pied le «camp Laayoune», précise la même source.
Un média du Polisario a présenté une autre version de l’incident, affirmant que la police du Front avait retrouvé une voiture volée depuis une semaine. De son côté, la «wilaya de Laayoune» a justifié l’action de l’armée algérienne en déclarant qu’elle soupçonnait les jeunes Sahraouis d’être des terroristes.
Cet incident est le quatrième enregistré en une semaine. Mercredi, deux chercheurs d’or ont été tués dans le «camp de Dakhla». Le lendemain, un autre habitant des camps de Tindouf, de la tribu des Bouihates-Rguibates, a été abattu par des soldats algériens alors qu’il se trouvait sous sa tente. Le même jour, une famille avec enfants a été prise pour cible par des éléments de l’armée algérienne dans la zone de «Wad Ech-Chag».
La répétition de ces incidents a suscité une vive colère parmi les tribus dont les membres ont été tués par des soldats algériens. Sur les réseaux sociaux, des Sahraouis ont appelé à manifester le dimanche 13 avril.