En décembre dernier, un couple de Girondins – deux professeurs de musique – était interpellé dans le port d’Algésiras par la Garde civile alors qu’il s’apprêtait à embarquer en voiture dans un ferry à destination du Maroc dans le but de sacrifier son enfant « possédé » dans le désert du Sahara « le jour de Noël pour qu’il ressuscite comme Jésus ». L’arrestation du couple faisait suite à une enquête ouverte par le parquet de Bordeaux le 19 décembre, après un « appel d’une requérante s’inquiétant pour le fils d’un couple d’amis, âgé de 5 ans », ainsi que l’émission d’un mandat d’arrêt européen à son encontre. Après leur arrestation, les parents ont été extradés vers la France. Ils ont été ensuite incarcérés. Ils souffriraient de « problèmes psychiatriques », selon la Garde civile.
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Le couple a été mis en examen « pour association de malfaiteurs en vue de commettre un crime ou un délit » et, depuis quelques mois, pour « soustraction à ses obligations légales compromettant la santé, la sécurité, la moralité ou l’éducation de son enfant mineur ». L’enfant de 5 ans a été, lui, placé provisoirement auprès d’autres membres de sa famille. Si la mère a été remise en liberté, placée sous contrôle judiciaire et éloignée de la Gironde au printemps dernier, le père, lui, est toujours incarcéré et faisait appel de la récente prolongation de sa détention provisoire. Vendredi dernier, ils ont été présentés devant le tribunal. Mardi, l’homme de 40 ans a comparu devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Bordeaux, rapporte Sud Ouest.
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À la barre, le quarantenaire clame son innocence. Il parle de « l’état mystique » qu’il aurait connu fin 2023, « quelque chose d’extraordinaire avec Dieu ». « J’ai fait des recherches pour comprendre ce qui m’était arrivé, j’en ai parlé à 25 personnes et sur ces 25, une seule a menti. Le seul témoignage que vous avez est un mensonge. Jamais je n’ai parlé de sacrifice. Je suis innocent. J’aime mon fils. Le voyage dans le Sahara était un rêve depuis tout petit », clame-t-il, évoquant « l’astronomie » et « la beauté du désert ». Mais la Cour ne le croit pas. Elle le confond avec les retranscriptions des échanges qu’il a eus par téléphone avec sa compagne depuis la prison, « ce qui lui était interdit ». On l’entend dire : « Il faut mentir à la juge, présenter les choses de manière moins inquiétante. Dès que je serai sorti, nous partirons au Maroc ou en Tunisie. On demandera aux grands-parents de nous amener notre enfant et on vivra là-bas. » Le verdict sera rendu le 21 janvier prochain.
