Durant son intervention au Parlement ce mercredi 15 janvier 2025, le Premier président de la Cour des comptes, Zineb El Adaoui, a mis l’accent sur la gestion du secteur de l’eau.
Saluant les politiques hydriques proactives lancées par le Royaume depuis les années 1960 (construction de grands et petites barrages/ PNAEPI 2020-2027 doté de 143 milliards de DH), El Adaoui a toutefois souligné les retards notés dans certains chantiers de grands barrages, « en raison principalement des résiliations des marchés ». « Certains projets de grands barrages ont enregistré du retard par rapport aux prévisions, notamment les barrages de M’dez et Targa Ou Madi », a-t-elle relevé.
Pour rappel, la capacité totale de stockage des barrages est passée de 18,7 milliards de m³ en 2020 à 20,7 milliards de m³ en 2023 grâce à la mise en service d’un ensemble de barrages, dont la construction a commencé avant le lancement du programme, notamment les barrages Todgha, Tiddas, Agdz et Fask.
Compte tenu de la retenue actuelle des barrages, qui ne dépasse pas 29% à fin décembre 2024, El Adaoui a souligné l’impératif d’orienter les projets de construction des barrages vers les régions bénéficiant de fortes précipitations, afin d’éviter toute perte des apports hydriques et d’en maximiser l’exploitation, notamment aux niveaux des bassins hydrauliques de Sebou, Loukkos, Bouregreg et Oum Er-Rbia.
La Cour des comptes a par ailleurs appelé à accélérer le rythme de réalisation des projets d’interconnexion des bassins hydrauliques, en tant que solution innovante pour atténuer la pénurie d’eau dans les zones souffrant d’une diminution de leurs ressources hydriques, et pour réduire les disparités territoriales dans la répartition de ces ressources. Elle a, en outre, souligné la nécessité d’accélérer les projets de mobilisation des ressources non conventionnelles (traitement des eaux usées, dessalement…).
L’institution a, enfin, appelé à moderniser les réseaux d’irrigation collective et promouvoir l’irrigation localisée. Dans ce domaine, la superficie équipée en systèmes d’irrigation localisée a représenté près de 50% de la superficie irriguée à l’échelle nationale à fin 2023 et ce, « compte tenu de la lenteur de la dynamique d’équipement interne des domaines agricoles dans le cadre des projets collectifs de conversion à ce système d’irrigation ».