La question des violences faites aux hommes préoccupe Aziza Boujrida. Alors que les questions de violence à l’égard des femmes reçoivent une attention considérable, la violence contre les hommes constitue également un phénomène en développement dans la société marocaine, souligne-t-elle dans une question écrite adressée à la ministre de la Solidarité, de l’Intégration sociale et de la Famille, Naïma Ben Yahya. Pour étayer son argumentation, elle fait savoir que certaines études indiquent que de nombreux hommes souffrent de violence sous diverses formes, qu’elle soit physique, psychologique ou économique. Ces hommes victimes de violence se heurtent souvent à une culture sociale qui les empêche d’exprimer leur souffrance ou de demander de l’aide, note la députée.
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Face à ce tableau sombre, Aziza Boujrida interroge la ministre sur les mesures que le gouvernement entend prendre pour lutter contre le phénomène de la violence à l’égard des hommes et garantir la protection des droits des victimes. Aussi, s’est-elle demandée si le gouvernement, et en particulier le ministère concerné, envisageait d’ouvrir le débat sur ce sujet, à l’instar des discussions autour de la violence faite aux femmes, et de lancer des campagnes de sensibilisation pour faire connaître ce phénomène et proposer des solutions. La parlementaire cherche en outre à savoir si le ministère comptait lutter contre la violence à l’égard des hommes et des époux par des lois, afin de réprimer les pratiques illégales à leur encontre.
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La violence contre les hommes marocains est diverse et se manifeste sous différentes formes, allant des coups et humiliations devant les enfants ou l’entourage familial, à la privation de leurs droits légitimes et conjugaux, a précisé l’Association marocaine de défense des droits des hommes victimes de violences conjugales. Si certaines épouses ont recours à la sorcellerie pour priver leur mari de sa volonté, d’autres exploitent, elles, les lois protégeant les femmes pour déposer des plaintes malveillantes contre leurs époux. En 2017, ils étaient au nombre de 3 ou 7 les hommes victimes de violence domestique qui ont sollicité l’aide de l’association chaque mois. Mais ce nombre est monté crescendo après l’acquisition par l’association d’un véhicule sur lequel elle a apposé des autocollants pour promouvoir ses objectifs et les numéros à contacter pour demander son soutien et son aide.
Plus de 18 000 victimes, soit en moyenne 1 000 cas par mois depuis juin dernier ont sollicité l’aide de l’association pendant la pandémie de Covid-19, avait entre-temps précisé son président.