Selon un rapport espagnol, l’Espagne s’inquiète de l’acquisition prochaine par le Maroc des chasseurs furtifs américains F-35. « Bien que les relations bilatérales entre les deux pays soient globalement bonnes et qu’ils partagent un allié commun, les États-Unis, Rabat veut renforcer ses forces aériennes avec des appareils sophistiqués », indique le document, notant qu’« à la menace des futurs chasseurs Su-57 algériens, s’ajoute l’intérêt manifeste du Maroc pour l’acquisition du chasseur furtif américain F-35 Lightning II ».
Le rapport précise qu’« à ce jour, cette vente n’a été ni autorisée ni officialisée. L’intérêt primordial du Maroc pour le F-35 réside dans son souhait de disposer d’un appareil pouvant rivaliser avec les futurs Su-57 algériens, dans un contexte de rivalité historique marqué par plusieurs décennies d’hostilité entre les deux pays », soulignant que « ces avions furtifs pourraient également représenter une menace pour l’Espagne. » Si le royaume n’a pas encore acquis le F-35, c’est en raison de son coût élevé, révèle le rapport. « Cet appareil est extrêmement coûteux et son acquisition pourrait fragiliser les ressources budgétaires allouées à d’autres systèmes d’armement ».
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Mais dans l’hypothèse où le Maroc parvenait à acquérir le F-35, un chasseur furtif de cinquième génération capable d’effectuer des missions de supériorité aérienne, d’attaque au sol et de reconnaissance, il constituerait une menace pour l’Espagne qui « ne possède pas de chasseurs furtifs et n’a pas prévu d’en recevoir à court ou moyen terme. Sa défense aérienne repose actuellement sur les Eurofighters et les EF-18M Hornet, deux avions de combat de quatrième génération », fait savoir le rapport. « L’acquisition de ce type de chasseur par le Maroc représenterait une avancée significative dans la modernisation de ses forces aériennes en comparaison avec ses équipements actuels, principalement composés d’avions de quatrième génération comme les F-16 », confirme un expert militaire.
« L’acquisition de ce chasseur furtif américain pourrait permettre au Maroc de renforcer sa capacité de dissuasion face à une Algérie qui soutient le Front Polisario et de s’affirmer en tant qu’acteur majeur de la sécurité en Afrique du Nord », analyse l’expert, ajoutant par ailleurs que le Maroc « devra négocier avec les États-Unis pour obtenir l’approbation de cette vente, ce qui pourrait prendre du temps et être soumis à des conditions politiques strictes ».