« Accéder aux marchés américain et européen et contourner les dispositions visant à exclure leurs produits ». Tel est selon le chercheur Kyle Chan de l’université de Princeton l’objectif poursuivi par les grandes entreprises chinoises qui se ruent vers le Maroc. Pour étayer son propos, il évoque l’Inflation Reduction Act, un plan de réformes écologiques adopté par le Sénat américain en 2022. « Il offre des crédits d’impôt pour les batteries fabriquées à partir de composants provenant de pays avec lesquels les États-Unis ont conclu un accord de libre-échange, ce qui inclut le Maroc », précise ce spécialiste de la politique industrielle chinoise.
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Autre raison qui suscite l’intérêt des grandes entreprises chinoises : le Maroc dispose de réserves en minerais essentiels à la fabrication des batteries électriques. La société d’ingénierie China Electronics Corporation construit la première usine de sulfate de cobalt du royaume à Guemassa, au sud de Marrakech, dont l’inauguration est prévue en 2025. Cette usine figure parmi les projets phares de Managem, et permettra au groupe minier marocain de répondre à la demande croissante en métaux critiques. « Sa capacité annuelle de production est évaluée à 5 800 tonnes, dont la majorité sera livrée à Renault, Managem fournissant par ailleurs le groupe allemand BMW et la société anglo-suisse de négoce Glencore », fait savoir Le Monde.
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Managem prévoit également d’inaugurer une usine de cuivre, indispensable pour les moteurs électriques et les bornes de recharge, en 2025 à Tiznit, dans la province de Taroudant. Si les réserves du gisement sont estimées à plus de 600 000 tonnes, c’est le phosphate, dont le Maroc possède 70 % des réserves mondiales, qui devrait tout particulièrement gagner en importance, assurent les experts, « à mesure que les batteries lithium-fer-phosphate deviendront plus communément utilisées dans les véhicules électriques à l’échelle mondiale, comme c’est déjà le cas en Chine. »