La grande mosquée En-nour à l’ouest de Nice est au cœur de la polémique, après la découverte de plus de 120 000 euros en liquide, conservés depuis plusieurs années. Selon le quotidien régional Nice-Matin, cité par le journal Le Figaro, le président de l’association du lieu de culte et ancien trésorier, Adil Echaoui, soupçonne des «anomalies comptables» de la part de son imam salarié, Mahmoud Benzamia.
Auprès du Figaro, Me Ouassini Mebarek, avocat du recteur Mahmoud Benzamia, explique que «cela correspond à plusieurs années de dons, qui étaient conservés dans un coffre-fort de l’association». «Je ne vois pas comment les deniers du culte peuvent constituer une éventuelle infraction», a-t-il déclaré. Pour autant, le conseil reconnaît «un tort» d’avoir gardé une telle somme sur place et affirme qu’elle a été déposés à la banque.
«En aucun cas cela ne provient de fonds étrangers, cela correspond uniquement aux dons des fidèles locaux», insiste Me Mebarek. Selon les mêmes source, deux intermédiaires de l’autorité du culte musulman devaient se rencontrer pour apaiser les tensions entre le président de l’association et son imam.
Jusqu’à mercredi, l’institut En-nour indique cependant qu’«aucune solution n’a pu être trouvée». Selon le président, il manquerait des «centaines de milliers d’euros». Pour sa part, l’imam aurait refusé la médiation, dans un «un nouveau refus d’assumer ses responsabilités», déplore l’instance dans un communiqué. Me Mebarek réfute, quant à lui, tout refus de la part de son client.
Par le passé, la grande mosquée a été au cœur d’autres polémiques. Le lieu a été construit en 2016, après dix ans de procédures judiciaires en raison des contestations du maire, Christian Estrosi, invoquant des soupçons de financement saoudien pour le projet.
En mars dernier, l’imam Mahmoud Benzamia a été épinglé pour ses propos tenus à la télévision algérienne, concernant une ville «haineuse et raciste». Par la même occasion, il s’est félicité d’être à la tête d’un «centre islamique algérien à Nice». Tentant de limiter la casse, le recteur a soutenu que les propos auraient été «sortis de leur contexte».