Elias Basbas, le tireur présumé, et Mohamed Mordjane, le commanditaire supposé, écopent de trente ans de réclusion criminelle. Mordjane, que l’on dit en fuite au Maroc, est sous le coup d’un mandat d’arrêt international et a été condamné par contumace. Melk Ghezali, le chauffeur du véhicule, a été condamné à 25 ans de réclusion criminelle. Sa reconnaissance des faits n’a pas allégé sa peine, même si l’avocat général avait requis une peine légèrement moindre pour lui.
Houcine Hakkar, jeune mécanicien, a été pris pour cible par erreur, victime d’une méprise tragique. Le 8 mars 2020, avenue Siffert, il est abattu d’une balle dans la tête alors qu’il est au volant de sa voiture. Son ami, Rabah Khaldi, présent dans le véhicule, survit miraculeusement.
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Les membres du « clan Mordjane » pensaient s’en prendre à leurs rivaux, les “Parisiens”. Melk Ghezali a expliqué à l’audience qu’ils avaient été chargés de « faire un tour » pour les repérer. Ils ont pris en chasse une Mégane sombre, croyant atteindre leurs ennemis. L’erreur a été réalisée trop tard.
Pour la famille d’Houcine Hakkar, le verdict n’efface pas la douleur. Me Jérôme Pichoff, avocat des parties civiles, a exprimé le soulagement des proches face à la reconnaissance de la culpabilité des accusés. Il a souligné l’impossibilité de pardonner « l’impardonnable ». La peur des représailles a plané sur les débats, les avocats de Ghezali évoquant des menaces de mort.