Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a réagi aux violences ciblant la communauté marocaine à Torre-Pacheco, près de Murcie, qui ont éclaté mercredi dernier. Dans un tweet, il a affirmé : «Le racisme est incompatible avec la démocratie. Ce qui se passe à Torre-Pacheco est un défi pour nous tous.» Il a ajouté : «Nous devons exprimer nos opinions, agir avec fermeté et défendre les valeurs qui nous unissent. L’Espagne est un pays de droits, non de haine.»
El racismo es incompatible con la democracia.
Lo que estamos viendo en Torre-Pacheco nos interpela a todos. Debemos alzar la voz, actuar con firmeza y defender los valores que nos unen.
España es un país de derechos, no de odio.
— Pedro Sánchez (@sanchezcastejon) 14 juillet 2025
De son côté, le Consulat général du Maroc à Murcie a déclaré dans un communiqué qu’il suit de près «les événements malheureux marqués par la violence, l’incitation et la haine contre les membres de la communauté marocaine résidant dans la municipalité de Torre-Pacheco». Le consulat a exprimé «sa condamnation totale de ces attaques et sa solidarité complète avec la communauté, tout en maintenant une communication continue avec les autorités espagnoles compétentes pour assurer la protection nécessaire à ce groupe, qui vit des moments de véritable peur et de terreur.»
Le consulat a également salué «les efforts considérables déployés par toutes les institutions de sécurité et autres responsables locaux pour contenir la crise et rétablir le calme,» tout en exhortant «les membres de la communauté marocaine à faire preuve de retenue et à suivre les instructions des autorités locales, les invitant à être prudents en ces temps difficiles.»
Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger a également réagi en condamnant, dans un tweet sur la plateforme X, «toutes les formes de violence, de racisme et de stigmatisation.» Il a souligné «que le respect mutuel, la dignité humaine et la cohésion sociale doivent rester les principes fondamentaux qui unissent nos communautés.»
Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger suit de près les événements survenus à Torre Pacheco en Espagne. Il dénonce fermement toute forme de violence, de racisme et de stigmatisation. Le respect mutuel, la dignité humaine et la cohésion sociale doivent rester les… pic.twitter.com/IMiYhN7ZKM
— Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (@CCMEOfficiel) 14 juillet 2025
Accusations contre le parti Vox
Le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a accusé le parti Vox d’être à l’origine des violences, affirmant que «des groupes organisés» sont derrière ces troubles.
Il a blâmé le parti d’extrême droite pour son discours sur «l’immigration criminelle» qu’il considère comme une incitation à «des appels et des comportements illégaux». Le ministre a également insisté sur le fait qu’«il n’y a pas de lien entre la criminalité et l’immigration».
Le maire de Torre-Pacheco, Pedro Ángel Roca, a annoncé sur la chaîne publique «TVE» que la situation est «sous contrôle» depuis dimanche soir, grâce aux renforts de sécurité. Roca a souligné la nécessité de lutter contre la criminalité sous toutes ses formes, tout en avertissant du danger que représentent les groupes d’extrême droite extérieurs à la ville qui pourraient exploiter la situation.
Selon les autorités, plusieurs mouvements d’extrême droite ont participé aux troubles, y compris le groupe «Expulsez-les maintenant», qui a incité via l’application Telegram à «chasser» les immigrés marocains.
La violence a éclaté mercredi dernier suite à la diffusion d’une vidéo montrant une personne retraitée attaquée violemment par trois jeunes d’origine maghrébine, selon les déclarations de la victime aux médias locaux.
L’attaque a déclenché une vague de colère dans la ville, exploitée par des groupes d’extrême droite, tant locaux qu’externes, pour organiser des rassemblements visant les immigrés, notamment ceux d’origine maghrébine.
Deux Marocains sans-papiers interpellés
Mariola Guevara, déléguée du gouvernement central dans la région de Murcie, a annoncé hier, lundi, dans un post sur la plateforme «X» que «10 personnes ont été arrêtées jusqu’à présent».
Con la detención en Gipuzkoa del presunto agresor del vecino de Torre Pacheco, ya son 10 los arrestados por este suceso y los posteriores incidentes.
Gracias a las FCSE por su labor de investigación, prevención y contención. Seguimos trabajando por la seguridad y la convivencia. pic.twitter.com/3uf7RXIXk6
— Mariola Guevara Cava (@mariolaguevara) 14 juillet 2025
Parmi les personnes interpellées, deux jeunes marocains sans-papiers, âgés de 21 et 22 ans. Ils sont accusés d’avoir assisté à la violente agression de l’homme âgé aux côtés de l’agresseur principal. Les deux prévenus sont poursuivis pour complicité et non assistance à personne en danger. L’agresseur principal, un jeune de 19 ans en situation régulière, a été identifié. Il a été interpellé en fuite à Rentería alors qu’il tentait de passer en France. Il a été placé en détention provisoire pour violences aggravées.