Après le Sahara, le chef du gouvernement espagnol est accusé par l’opposition de capituler face au Maroc sur un autre dossier. Ces accusations sont portées en réaction aux «conditions marocaines» que Pedro Sanchez aurait acceptées en échange de l’ouverture des douanes à Melilla et Ceuta.
Vox a appelé Pedro Sanchez à «fermer» la frontière entre Melilla et le Maroc jusqu’à ce que Rabat «respecte le transit des marchandises». Le parti d’extrême droite, qui avait promis en 2018 la construction d’un mur de béton entre le Maroc et les deux présides, a estimé qu’il est «regrettable que l’Espagne ait accepté les conditions du Maroc après avoir cédé sur le Sahara en échange de la réouverture progressive du passage de marchandises de Melilla».
Même son de cloche auprès du Parti populaire. Le président du gouvernement de Melilla, Juan José Imbroda, du PP, a prévenu l’exécutif central de «céder» le préside au Maroc. Des médias ibériques ont publié l’exigence de Rabat de permettre l’entrée «de ses granulats, fruits, légumes et poissons à Melilla».
Sous couvert d’anonymat, des sources gouvernementales ont précisé, ce vendredi 3 janvier au journal El Independiente, que «les négociations sur les douanes commerciales sont menées directement entre les ministères des Affaires étrangères des deux royaumes. Il s’agit de négociations de haut niveau». De son côté, la déléguée du gouvernement à Melilla a démenti les «informations non vérifiées parues dans certains médias sur les conditions marocaines».
Le point 3 de la Déclaration conjointe, sanctionnant les entretiens du 7 avril 2022 à Rabat entre le roi Mohammed VI et Pedro Sanchez, annonce que «la pleine normalisation de la circulation des personnes et des marchandises sera rétablie de façon ordonnée, y compris des dispositifs appropriés de contrôle douanier et de personnes au niveau terrestre et maritime».
Pour rappel, le Maroc a fermé le 1er août 2018, la frontière commerciale avec Melilla. En revanche, la douane commerciale avec Ceuta n’a jamais existé.